Plusieurs ressortissants guinéens ont récemment été expulsés du Sénégal à la suite des manifestations qui ont éclaté à la suite de la condamnation d’Ousmane Sonko, figure politique sénégalaise. Le ministre guinéen des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger, le Dr Morissanda Kouyaté, a tenu à apporter des précisions sur ces expulsions, tout en exprimant sa solidarité envers les pays voisins en difficulté.
Le ministre a souligné que les informations recueillies auprès de l’ambassade guinéenne à Dakar et des responsables frontaliers avaient confirmé la survenance d’événements tragiques au Sénégal. Il a exprimé les condoléances de la Guinée pour les pertes en vies humaines et a affirmé que la Guinée se tenait aux côtés de ses pays frères en période de difficultés.
Les autorités sénégalaises ont interdit les manifestations, mais certains individus ont néanmoins choisi de les outrepasser, entraînant des violences et la destruction de bâtiments. En réponse, le gouvernement sénégalais a procédé à des arrestations, parmi lesquelles figuraient des ressortissants guinéens. Face à ce dilemme, les autorités sénégalaises ont dû choisir entre traduire ces individus devant la justice ou les expulser. Dans un geste basé sur les excellentes relations entre les deux pays, le gouvernement sénégalais a opté pour l’expulsion.
Le ministre des Affaires étrangères a précisé que 31 Guinéens, dont 12 femmes, ont été arrêtés et expulsés et qu’ils étaient en cours de rapatriement. Leur retour est prévu par deux points d’entrée : Termessé, une sous-préfecture de Koundara, et Bhoundou Fourdou. Par ailleurs, un autre groupe de 48 personnes, composé de 12 enfants, 18 femmes adultes et 18 hommes adultes, est retenu entre la Guinée et le Sénégal à Bhoundou Fourdou.
Ces expulsions ont soulevé des préoccupations quant à l’identité et la moralité des individus concernés, en raison du passé problématique de la délivrance des passeports guinéens. Le Dr Morissanda Kouyaté, a soulevé des inquiétudes quant à l’authenticité des passeports guinéens utilisés lors des expulsions de ressortissants guinéens suite aux troubles survenus au Sénégal.
Dans ses déclarations, le ministre a rappelé que par le passé, l’obtention d’un passeport guinéen était relativement facile, et n’importe qui pouvait s’en procurer moyennant une somme d’argent. Il a souligné que la moralité de ceux qui ont acquis ces passeports de manière douteuse est inconnue, ce qui pose des interrogations quant à l’identité réelle des individus expulsés.
La Guinée se doit d’accueillir ses citoyens expulsés conformément à son devoir, mais le ministre a également exprimé la nécessité d’exercer une vigilance accrue pour déterminer l’identité des personnes concernées. Il a évoqué la possibilité que certains individus détenant des passeports guinéens puissent en réalité être de nationalités différentes.
Le ministre a souligné que la Guinée, en tant que pays d’origine, se devait d’accueillir ses citoyens expulsés, mais il a également souligné l’importance de rester vigilant quant à l’identité réelle de ces personnes. Il est essentiel de déterminer si elles sont véritablement guinéennes ou si elles détiennent des passeports guinéens frauduleusement obtenus.
Morissanda Kouyaté a également souligné la nécessité de concilier l’amour pour ses compatriotes avec la préservation de la sécurité nationale. Pour faire face à cette crise et prendre les mesures appropriées, les ministères concernés, notamment l’Administration du territoire, l’Armée et la Gendarmerie, se réuniront afin de trouver des solutions appropriées.
Les gouvernements guinéen et sénégalais devront collaborer étroitement pour traiter ces problèmes de manière efficace et équilibrée, en préservant les relations fraternelles entre les deux pays tout en veillant à la sécurité de leurs citoyens respectifs.
Les expulsions de Guinéens après les manifestations au Sénégal suscitent des réactions et des préoccupations. Il est impératif pour les gouvernements de trouver des solutions appropriées pour accueillir les ressortissants guinéens de retour tout en garantissant la sécurité nationale.