Lancé le mercredi 9 avril 2025 à l’initiative du Secrétariat général du gouvernement guinéen, le premier Forum international des Secrétariats généraux des gouvernements (SGG) a pris fin ce vendredi à Conakry. Pendant trois jours, les représentants de 13 pays dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la France, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, Haïti, le Mali, le Maroc, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Rwanda et le Tchad ont échangé sur les enjeux de gouvernance et partagé leurs expériences respectives.
Les travaux ont débouché sur la création d’un réseau africain des SGG, un cadre permanent et dynamique de collaboration visant à renforcer le rôle stratégique de ces institutions dans la continuité et l’efficacité de l’action publique.
À l’issue des discussions, la Guinée a été portée à la tête du tout premier réseau des SGG pour un mandat de deux ans. Le Tchad occupe la première vice-présidence, tandis que le Royaume du Maroc assure la seconde.
Lors de la cérémonie de clôture, Le ministre secrétaire général du gouvernement de la République de Guinée, Tamba Benoît Kamano, a livré sa satisfaction et a expliqué la stratégie mise en avant pour aboutir à ces résultats.
“Ce forum nous a permis pendant trois jours de discuter autour de huit thématiques. Le premier, qui n’était pas le moins important, était sur l’orientation et l’ancrage institutionnel et le positionnement des secrétariats généraux du gouvernement. Cela nous a permis de poser des questions, d’inviter à la réflexion sur la pérennité, sur le rôle, les attributions et l’ancrage qui nous permet d’exercer pleinement certaines attributions et d’autres par délégation à travers une organisation parfois différente, même quand c’est le même système. Ensuite, de réfléchir sur la création d’un réseau où les chefs de délégation se sont penchés pendant deux jours sur la nécessité d’avoir un outil de travail, de coopération, qui nous permettrait d’échanger, de créer un cadre technique de partage d’expériences et d’initiatives parfois innovantes et d’autres inscrites dans la continuité telles que nous avons pu le voir dans certains pays comme le Maroc ou la RDC, qui ont une expérience aussi de pratique du travail gouvernemental. Aussi, ça nous a permis de voir sur le plan de l’exercice plein de ces attributions, de voir le modèle tchadien, qui est un modèle plus accompli, plus large avec des compétences diverses que nous avons découvertes, qui nous invite à nous questionner sur nos rôles. Ces ateliers ont fait l’objet de restitutions collectives. Ces restitutions nous ont permis de comprendre dans chaque pays les disparités, les points communs et les défis qui s’opposent à nous tous. Ces différents ateliers feront l’objet d’un document unique. Ce qui nous a conduit à réfléchir sur la nécessité de mettre en place un réseau ouvert à tous ceux qui voudront partager l’expérience d’une coopération technique, mais aussi d’initier un forum qui sera un outil technique de collaboration au cours desquels les travaux des différentes commissions pourront permettre d’établir une feuille de route. Cela nous a conduit à faire une déclaration finale”, a longuement expliqué Tamba Benoît Kamano.
Plusieurs participants venus des pays différents ont salué la pertinence du forum et la qualité des échanges. Dr Rahmatou Mahamadou Outhouin, ministre secrétaire générale du gouvernement tchadien, a estimé que l’objectif principal qui est le partage d’expériences entre institutions a été pleinement atteint.
“Ce forum a permis de poser les bases d’un cadre d’échange permanent, tout en renforçant le rôle stratégique des SGG pour garantir la continuité de l’action de l’État, au service du progrès et du bien-être de nos concitoyens”, a-t-elle déclaré.
Elle a émis le vœu que cette dynamique se poursuive et que les recommandations issues des travaux permettent de redynamiser les institutions étatiques, notamment les secrétariats généraux.
Le chef de la délégation du Royaume du Maroc, doyen des secrétaires généraux présents, a salué l’organisation du forum et exprimé sa gratitude au gouvernement guinéen. “Ce forum a donné naissance à une nouvelle famille : la famille unie et solidaire des secrétariats généraux des gouvernements africains. Nous avons adopté une déclaration importante qui rappelle notre rôle central dans l’organisation du travail gouvernemental, la production normative et la continuité de l’État”, a-t-il expliqué.
Justifiant le choix porté sur la Guinée pour la présidence du réseau, il a souligné l’implication active du pays dans l’organisation de cette première édition ainsi que la mise en place de mécanismes de coopération solides.
De son côté, le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a insisté sur l’importance du partage d’expériences entre les pays pour améliorer la performance des administrations publiques. “Certains pays réussissent à avancer là où d’autres peinent, non pas par manque de volonté, mais souvent par manque d’approche organisationnelle. D’où la nécessité de bâtir des pôles de stabilité à travers ce réseau, pour garantir la mémoire et la continuité de l’action de l’État malgré les alternances politiques de plus en plus fréquentes”, soutient le premier ministre.
Bah Oury a également souligné l’importance de reconnaître que chaque pays fait face à des difficultés spécifiques. Selon lui, leur mise en commun permettrait d’identifier des dynamiques plus efficaces pour avancer collectivement.
Le Forum s’est achevé par la signature d’un document d’engagement entre les 13 pays participants. Parmi les principales recommandations figurent la nécessité d’adopter une approche inclusive, durable et adaptée à chaque contexte national en matière d’organisation du travail gouvernemental et de production normative.
