Le décret du Colonel Mamadi Doumbouya portant missions et organisation des conseils de quartier et districts pris mercredi soir, est mal accueilli au sein de certaines coalitions politiques. A l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) par exemple, les responsables pensent que la décision de donner le pouvoir au gouverneur de nommer les conseils de quartier et districts traduit la volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir.
Pour Dr Édouard Zotomou Kpogomou, la désignation des chefs de quartiers et de districts, est un “enrochement insolent” et une “intrusion dictatoriale” de l’administration militaire dans la gestion politique de la Guinée.
” Ce décret met à nu les intentions réelles de la junte dans un schéma pernicieux de confiscation du pouvoir. Ceux qui avaient des doutes se réveillent maintenant devant les roublardises du CNRD que nous avons décelées très tôt, dénoncées et combattues depuis que la junte a affiché ses intentions réelles, pour les observateurs aguerris. Clairement, la nomination des gouverneurs, des préfets et des sous-préfets par décret, fait de la désignation des délégations spéciales et maintenant, des chefs de quartiers et de districts, une extension dangereuse de la militarisation à outrance de notre pays”, a fait savoir le leader du parti UDRP.
Par expérience, selon ce responsable de l’ANAD, l’administration guinéenne a toujours été au service des gouvernants dans le processus politique. Dr Édouard Zotomou Kpogomou estime que les militaires feront pire dans l’application de cette règle non énoncée de redevabilité.
“Avec cette consolidation de leurs assises à la base, le schéma global qui se dessine, c’est l’organisation de simulacres électoraux où il n’est pas exclu que les membres repositionnés du CNRD soient de facto des candidats, à la faveur des nouvelles dispositions non révélées de la nouvelle constitution en préparation”, s’inquiète t-il.
Le vice-président de l’Alliance dirigée par Cellou Dalein Diallo, appelle le peuple de Guinée à se tenir prêt pour rejeter ce qu’il considère comme une “dictature” en gestation.
“Il est donc temps que les partis politiques et toutes les organisations civiles et syndicales, bref tout le Peuple, se préparent à vigoureusement rejeter ce décret méprisant qui frise la dictature, car seul le peuple a le droit et le devoir de choisir ses dirigeants à tous les niveaux”, a conclu le candidat recalé à la présidentielle du 18 octobre 2020.