L’Etat guinéen est furieux contre le document “Guinée: Le respect des droits humains est essentiel dans la lutte contre le Covid-19” dans lequel Human rights watch (Hrw) dénonce les exactions policières contre les partisans de l’opposition en cette période de pandémie.
Dans ce document publié le 29 avril 2020, l’Ong HRW accuse les autorités guinéennes de “harceler, d’intimider et procéder à l’arrestation arbitraire de membres et partisans de l’opposition au cours des dernières semaines, dans une atmosphère d’insécurité liée aux restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19”.
Pour établir ses accusations, L’Ong internationale de défense et de protection des droits humains se fonde sur des entretiens “entre le 26 mars et le 26 avril avec 15 victimes, membres des familles des victimes et témoins, ainsi qu’avec 15 agents de santé, journalistes, avocats, membres de l’opposition politique et activistes”.
“Nos conclusions ont été transmises par e-mail le 23 avril à Damatang Albert Camara, ministre de la sécurité et de la protection civile, qui n’a pas répondu aux questions spécifiques qui lui ont été adressées”, soutient Hrw.
Damantang réfute les accusations…
Dans un courrier publié le 8 mai, le ministre de la Sécurité et de la protection civile dement: «Pour le bon ordre de nos dossiers et de notre organisation interne, nous vous sérions reconnaissant de bien vouloir faciliter nos recherches en nous indiquant l’adresse à laquelle vous l’avez envoyé », réagit Damantang Albert Camara.
Concernant les dénonciations portant sur des violences policières dans le cadre de maintien d’ordre contre les partisans de l’opposition avant et pendant le référendum constitutionnel, le ministre de la Sécurité soutient, par contre, que lesdites opérations se déroulées conformément à la loi. «Par ailleurs, à moins que HRW ne soit uniquement concernée par les violations des droits de l’homme provenant des Gouvernements, il nous semble injuste que votre organisme ne fasse aucunement mention de celles perpétrées par l’opposition », reproche-t-il en accusant à son tour l’Ong d’être de connivence avec les opposants.
«Au regard de ce qui précède et de vos précédents rapports sur la Guinée nous constatons que Human Rights Watch se fait systématiquement l’écho des seuls arguments avancés par l’opposition ou par des collaborateurs en Guinée dont nous mettons en doute l’impartialité ».
Et d’ajouter: « si une telle attitude devait persister nous nous verrions dans l’obligation d’en tirer toutes les conséquences, notamment en cessant toute collaboration avec votre organisation», menace Albert Damantang Camara.