Le procès des leaders du FNDC s’est poursuivi ce vendredi 9 juin 2023 par devant le tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Deux (2) faits ont marqué cette audience, avant que le tribunal ne décide de la renvoyer au 12 juin pour décision être rendue.
D’abord il y a eu le passage de la partie civile Sékou Kallo. Il a fait savoir qu’il a perdu un ordinateur HP, deux (2) téléphone, sa carte bancaire et d’autres dossiers d’une valeur de 15 millions, le 29 juillet 2022. Il réclame en tout 100 millions de dommages et intérêts aux leaders du FNDC. Pour lui ce sont eux les organisateurs de la manifestation au cours de laquelle, les manifestants sont sortis armés d’armes blanches.
L’autre fait marquant, c’est la demande de requalification des faits faite par le ministère public. Au départ, il s’agissait des faits présumés de « participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices publics et privés, coups et blessures volontaires ». À l’audience de ce jour, le parquet a sollicité la requalification des faits en « provocation direct d’attroupement armée ».
Le substitut du procureur justifie cette décision par le fait que ce sont les leaders du FNDC qui ont appelé à la manifestation qui a abouti à des atteintes physiques sur des personnes et à la destruction des biens publics et privés.
La partie civile emboîte le pas du ministère public. Elle soutient que les qualifications données par l’ordonnance de renvoi ne sont pas “exactes”. « C’est à la suite de l’appel fait par les prévenus ici présents Monsieur le président qu’il a eu cet attroupement. Et il s’agit effectivement d’un attroupement armé. C’est pourquoi nous partie civile, nous vous prions très respectueusement Monsieur le président de procéder à la requalification des faits à ” une provocation direct d’attroupements armée ” prévu à l’article 632. En le faisant, vous aurez procédé à la qualification exacte », a sollicité l’avocat de la partie civile à son tour.
Plaidoiries et réquisitions…
Le parquet requiert deux (2) ans de prison avec sursis et au paiement d’une amende de deux millions de francs guinéens chacun. La partie civile enfonce quant à elle les prévenus. Elle égrené d’abord ce qu’elle appelle des dégâts causés par les prévenus. Il s’agit, selon elle, de 62 gendarmes, 29 agents de police blessés (14 cas graves), 28 pick-up de la CMIS caillassés et des pertes en vie humaine. Avant de plaider pour la condamnation des prévenus Oumar Sylla, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry, au payement de façon solidaire, de 20 milliards de francs guinéens à l’Etat.
Pour les avocats de Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, leurs clients poursuivis pour participation délictueuse à un attroupement n’ont pas été arrêtés sur un terrain de manifestation. En plus, ils demandent la preuve matérielle que des biens matériels publics et privés ont été détruits par les prévenus.
En ce qui concerne les réclamations de Monsieur Kallo, les avocats rappellent qu’à l’instruction il avait déclaré avoir perdu une valeur de 2 millions 500 FG. Ils s’étonnent d’entendre Monsieur Kallo déclaré devant le tribunal d’avoir perdue une valeur de 15 millions. Ils invitent le président du tribunal à renvoyer les prévenus à de fins de poursuite.
Le tribunal a renvoyé cette affaire à mardi 13 juin 2023 pour décision être rendue.