Débarqué récemment à la tête de la caisse nationale de prévoyance Sociale des agents de l’État (CNPSAE), pour des faits présumés de ”détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture” Dr Fodé Cissé est détenu selon le Collectif de ses Avocats à la DCI-J depuis dix jours. Il aurait détourné une somme 1 277 726 940 GNF, mais son avocat Me Emmanuel Bamba rassure que cette somme se retrouve dans l’un des comptes bancaires de l’institution.
Dr Fodé Cissé n’aura tenu sa fonction de directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale des Agents de l’Etat (CNPSAE) que cinq mois. Nommé en décembre 2021, l’ancien Directeur préfectoral de la santé de Dubreka est détenu à la détection centrale des investigations judiciaires depuis dix jours selon le collectif de ses avocats. Selon Me Emmanuel Bamba, avocat au barreau de Guinée, la procédure initiée contre Dr. Fodé Cissé est « émaillée de graves irrégularités qui militent en faveur de sa nullité». A en croire cet avocat, c’est par coup de téléphone que son client a été convoqué de venir de toute urgence à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires (DCIJ) sans pour autant lui faire connaitre les motifs, et ce, en violation flagrante des dispositions de l’article 82 du Code de procédure pénale qui régissent la convocation par un officier de police judiciaire d’une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction. Face à cette situation, Dr Cissé « n’ayant rien à se reprocher», s’est volontairement et immédiatement rendu dans les locaux de la DCIJ, où, « sans aucune forme de procédure» il a été soumis à un interrogatoire muselé autour de prétendues malversations financières portant sur un montant de 1. 277. 726. 940 GNF. « Dr CISSE a démontré devant les enquêteurs, avec preuve à l’appui, que ledit montant est actuellement cantonné de façon intacte sur l’un des comptes bancaires de la CNPS et non sur son compte bancaire personnel. En dépit de son innocence, les enquêteurs préliminaires ont privé Dr. Fodé CISSE de sa liberté du 29 avril au 9 mai 2022, soit 11 jours, sans lui reconnaître son droit élémentaire à l’assistance d’un avocat dès l’instant de la privation de liberté. Aussi, la notification de la garde à vue, le respect de sa durée et la prolongation de celle-ci, tels que prévus par les dispositions de l’article 134 du Code de procédure pénale, ont été savamment bafoués à la DCIJ» regrette Me Bamba.
Face à ces violations dit-il ”graves et inadmissibles” des droits de l’homme, et plus particulièrement des garanties procédurales, « en ma qualité de conseil de Dr. CISSE, je dénonce avec force ces pratiques d’un autre âge qui sapent les fondements d’un procès juste et équitable, et espère que toutes ces irrégularités relevées ci-dessus seront ultérieurement réparées par la nullité de la procédure et la mise en liberté immédiate de Dr. Fodé CISSĖ» a-t-il conclu ce lundi 09 mai 2022 lors d’une conférence de presse.