Le procès de Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale sous le régime d’Alpha Condé, a été de nouveau ajourné. Prévu pour ce lundi 8 juillet 2024, l’audience n’a duré que quelques minutes en raison de l’absence du prévenu, qui invoque une maladie. Cependant, le parquet conteste cette justification, parlant plutôt de “refus” de se présenter.

Selon Aly Touré, procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), l’absence de Mohamed Diané est délibérée. “S’il est absent aujourd’hui, c’est parce qu’il a simplement refusé de se faire extraire (de la Maison centrale, ndlr),” a-t-il déclaré. Le juge Yacouba Conté a demandé si des vérifications avaient été faites auprès du service de santé de la Maison centrale concernant l’état de santé de l’ancien ministre.

Le procureur a expliqué que dès que la cour a ordonné l’identification des biens immobiliers de Dr Diané, y compris ceux immatriculés aux noms de ses enfants et de son épouse, le prévenu a prétendu être malade. “Il est dans sa logique de ne pas comparaître devant votre tribunal,” a affirmé Aly Touré. Selon lui, Mohamed Diané accuse la cour d’avoir violé l’article 13 de l’ordonnance créant la CRIEF et demande de surseoir au jugement jusqu’à ce que la décision de la Cour de justice de la CEDEAO soit exécutée.

Concernant l’ordonnance adressée à la Direction nationale des domaines et du cadastre (DOCAD) pour l’identification des domaines appartenant à Dr Diané et aux membres de sa famille, le parquet spécial a indiqué que le traitement de la demande est en cours. Le procureur espère que cette requête sera exécutée d’ici mercredi prochain.

Face à cette situation, le juge Yacouba Conté a décidé de renvoyer l’audience au 10 juillet 2024 pour la poursuite des débats dans cette affaire.

Le procès de Mohamed Diané continue d’être retardé par l’absence du prévenu, officiellement pour des raisons de santé mais contestées par le parquet. La prochaine audience, prévue pour le 10 juillet, devrait permettre de clarifier certaines de ces questions et de poursuivre l’examen des accusations portées contre l’ancien ministre de la Défense nationale.

Pour rappel, Diané est poursuivi pour des faits présumés de détournement des deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Depuis le 6 avril 2022, il est en détention provisoire à la Maison centrale de Conakry.