En prélude à la manifestation du 9 mars, les religieux sous la houlette du Secrétaire général des affaires religieuses, Elhadj Karamo Diawara, ont entamé des rencontres avec les membres des Forces vives dans le but de désamorcer la crise sociopolitique.
La démarche des religieux suscite de controverse. Certains acteurs les accusent d’être à la solde des autorités de la transition.
La plus part des acteurs des Forces vives rencontrés par Elhadj Karamo Diawara et sa délégation ont posé comme condition pour surseoir à la manifestation, le respect de leurs revendications à savoir : l’arrêt des harcèlements judiciaires contre leurs leaders, la libération des détenus politiques, la levée de l’interdiction des manifestations pacifiques et le respect strict de la Charte de la transition.
Pour faire preuve d’impartialité dans leur médiation, les religieux devraient également chercher à obtenir de concession des autorités de la transition comme par exemple l’ouverture d’un cadre de dialogue inclusif. Le feront-ils ? Rien n’est moins sûr quand on sait, par le passé, qu’ils ont toujours défendu le CNRD. Ils n’ont jamais dénoncé les tueries des manifestants. Ils sont plus prompts à accuser les acteurs politiques.
« S’il y a une manifestation, tous les leaders politiques peuvent tranquillement rester chez eux. Ce sont les pauvres, et les personnes à mobilité réduite qui en souffrent », a déclaré Elhaj Karamo Diawara. Il aurait dû par la même occasion dénoncer le CNRD qui déploie l’armée dans le maintien de l’ordre public et qui se solde par de cas de morts par balles et de blessés.
Les médiateurs étant pour la plupart des membres du Gouvernement, ils ne dénonceront jamais les agissements de celui-ci, ne serait-ce qu’au nom de la fameuse expression “solidarité gouvernementale”.