En Allemagne, on se dit surpris qu’un pays francophone, comme la Guinée, soit classé deuxième parmi les pays de provenance de migrants irréguliers. En Belgique, la Guinée est classée cinquième, après les pays en guerre.
Ce classement de la Guinée qui ne change presque pas durant des années, laisse à réfléchir sur la gestion des jeunes guinéens qui optent pour la migration. Si nombreux sont ceux qui pensent toujours que ces jeunes refusent catégoriquement de se soumettre aux exercices de récupération des visas dans les ambassades, un constat récent vient de prouver qu’en matière de lutte contre la migration irrégulière (immigration clandestine), il y a «la faiblesse du système de délivrance des pièces d’état civil et du passeport guinéen, facilitant le départ massif des jeunes. Avec cette facilité, les faux documents font légion, d’où la crainte de voir la migration irrégulière surplomber la migration régulière(…)».
En guise d’illustration, le taux de délivrance des visas a chuté de 4% à l’Ambassade de France, à Conakry. Ces données sont fournies au cours d’une rencontre dans le cadre de la 3ème Session du Dialogue politique, au titre de l’article 8 de l’Accord de Cotonou, tenue récemment à Conakry entre la République de Guinée et l’Union européenne.
Au cœur de la rencontre, la question de la migration. Avec la participation d’une mission conjointe des ministères de l’Intérieur des quatre pays européens les plus touchés par la migration irrégulière (France, Allemagne, Belgique et Espagne), la mission européenne, accompagnée des ambassadeurs des quatre pays d’accueil a eu une séance avec le ministre d’Etat et Secrétaire général de la Présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura.
Le Secrétaire général a été porteur d’un message du Président de la République, celui de rassurer que les dispositions sont en cours pour la fiabilité des documents de voyages et des pièces d’état civil. En outre, Naby Youssouf Kiridi Bangoura a annoncé que des réflexions pour la mise en place d’une Commission mixte Sécurité (Police de l’aire et des frontières), Administration du territoire (Etat civil) et Justice sont aussi prévues pour «mieux réorganiser le système et sanctionner tous les cas de fraudes».
Une autre initiative présidentielle sera effectuée à long terme, il sera un plan gouvernemental visant à sensibiliser les jeunes un changement de paradigme psychologique (leur perception de la réussite à travers l’Occident). Ainsi que l’appui à la réinsertion sociale des jeunes revenus.
Il ne faut surtout pas ignorer un facteur qui constitue un handicap dans cette gestion des migrations irrégulières en Guinée. Les jeunes retournés s’attendent à une réinsertion voire un emploi pour eux. Mais à en croire plusieurs d’entre eux, les promesses tenues ne sont pas respectées, inutile donc de rester sous l’effet d’humiliations.
Mieux vaut mourir dans la Méditerranée en souffrance que de mourir en Guinée ?? La honte et dans la pauvreté