De Thierno Mamadou Diallo, le 1er juin 2022, à Hamdallaye, en marge d’une manifestation contre la hausse du prix du carburant à Mamadou Tanou Diallo, le 5 septembre 2023, à Wanindara, en tout, 30 jeunes ont été ‘‘tués ’’ lors des manifestations contre la gestion unilatérale de la transition par le CNRD.
La junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya ne montre aucune compassion à l’égard des familles endeuillées. Au lieu de diligenter des enquêtes, on essaie de criminaliser les victimes. Pour ce faire, le bouc émissaire est tout trouvé, on tente de rejeter tout sur les Forces vives de Guinée qui appellent aux manifestations. Pendant ce temps, les auteurs de ces ‘‘tueries ciblées’’ sont en liberté.
Encore 4 morts, ce mardi 5 septembre 2023, de plus sur l’Axe Leprince dans la commune de Ratoma. Les familles des victimes sont inconsolables. Pourquoi tant de morts dans la même zone ? Pourquoi les FDS ont une gâchette facile sur l’Axe ? Pourquoi les autorités de la transition ne diligentent pas des enquêtes pour identifier et punir les auteurs? Des manifestations sont organisées partout, pourquoi c’est seulement sur l’Axe on tue ? Tant de questions sans réponses.
Le dimanche 13 août 2023, il y a eu une manifestation de soutien au Cnrd à Kankan, région d’origine du colonel Mamadi Doumbouya, qui n’avait l’objet d’aucune information des autorités locales, pourtant, de ce côté, les Forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues. Le gouverneur de la région a d’ailleurs pris la défense des manifestants. «Nos enfants ont agi sous le coup de l’enthousiasme. Je demande à l’autorité nationale et internationale d’accepter le pardon des enfants», a-t-il plaidé auprès du Cnrd.
En réponse à cette manifestation de soutien à la junte, plusieurs jeunes de l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, se sont rendus dans le centre-ville de Conakry, le lundi 14 août 2023, pour dénoncer la “dictature” du colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne. Ceux-ci exigeaient le retour à l’ordre constitutionnel et l’arrêt des poursuites judiciaires contre les anciens dignitaires dont la plupart sont en prison. Cette autre manifestation n’a fait l’objet d’aucune information préalable des autorités, toutefois il n’y a aucune intervention policière. Rien de tout ce qu’on assisterait si c’était sur l’Axe.
Le ministre Mory Condé de l’Administration du territoire est sorti la veille pour rappeler l’interdiction des manifestations, pourtant il y a eu le concert à l’esplanade du Palais du peuple, le 5 septembre 2023 à l’occasion de l’an 2 du Cnrd.
Simultanément, des jeunes ont voulu manifester leur ras-le-bol contre la gestion unilatérale de la transition dans la commune de Ratoma.
L’intervention des Forces de défense et de sécurité s’est soldée par 4 personnes “tuées par balles”. Pourquoi ces deux poids, deux mesures? Les habitants de l’Axe sont-ils moins Guinéens que ceux des autres communes du pays ? À quand la fin de cette tragédie ?
En l’absence de la justice pour expliquer les raisons de ces ‘‘assassinats ciblés’’, d’aucuns ont discerné, à travers les noms des victimes, une répression aux connotations ethniques qui doit cesser au nom de la cohésion sociale.