Alors que plusieurs acteurs redoutent un éventuel glissement du chronogramme de la transition fixé entre la junte guinéenne et la CEDEAO, le président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo affirme qu’il est possible d’aller aux élections avant la fin de l’année 2024.
Selon l’ancien Premier ministre, avec une volonté politique, les autorités de la transition peuvent organiser un dialogue avec l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus pour discuter sur des voies et moyens à mettre en place en vue d’aller vers le retour à l’ordre constitutionnel avant l’année prochaine.
« Je vous ai dit qu’il y a un fichier consensuel pour la classe politique qui n’a besoin que d’une révision. S’il y avait la volonté politique dès le départ d’aller avec diligence à l’ordre constitutionnel, on aurait fait l’inventaire des moyens qu’on a, on aurait recruté déjà un opérateur technique et procéder à une révision classique du fichier qui consiste à enrôler tous ceux qui ont le droit d’être dans le fichier qui n’ont pas été par le passé notamment ceux qui ont atteint l’âge de 18 ans qui avaient été exclus, comme les Guinéens du Sénégal, de l’Angola, de la France. Mais tout cela, il faut d’abord faire l’inventaire du type d’enrôlement qu’on a et le logiciel de détection des doublons, des mineurs et tout ce qui existe. Mais on ne veut pas regarder ce qu’on a. S’il y a la volonté, on peut aller aux élections en 24 mois, on demande aux partenaires techniques et financiers de déployer une assistance technique, on remet en place la CENI, on cherche une personnalité consensuelle crédible hors de tout soupçon pour diriger la CENI, on appelle les autres membres avec leur expérience et tout on peut aller aux élections en décembre 2024 », a martelé Cellou Dalein Diallo dans les Grandes Gueules sur Espace.
L’opposant relève une incohérence entre la réalisation des 10 étapes de la transition et le chronogramme de deux ans que la Guinée a fixé avec la CEDEAO. « Si on avait des réserves sur l’accord dynamique, si on avait dit que ce chronogramme n’était pas réaliste et le budget n’était pas non plus réaliste, c’est parce qu’il n’y avait pas de cohérence entre les 10 points et les 24 mois. C’est ce qu’on a reproché même à la CEDEAO parce qu’on a fait un rapport pour l’envoyer, pour dire que vous vous n’êtes pas rassuré de la cohérence entre le délai que vous avez fixé et les 10 actions que vous avez accepté».
« D’abord, moi, j’avais dit que l’accord dynamique d’octobre 2022 était un marché de dupe. Il est absolument impossible de réaliser le RAVEC et le recensement général de la population en 24 mois. Donc, je ne suis pas surpris de voir qu’on commence déjà a constaté qu’on est en train d’envisager un glissement, ce n’était pas possible, le CNRD en était conscient. Lorsqu’ils ont présenté les 10 étapes, ils savaient que c’est impossible de financer ces 10 points en 24 mois. Et puisqu’on ne pourra aller aux élections que lorsqu’on a un fichier et, selon eux, le fichier doit être généré par les deux recensements, évidemment, on aura plus que les 39 mois qui avaient été proposés au début », ajoute Dalein.
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Face à la persistance de la crise, l’acteur politique appelle à une prise de conscience de la junte guinéenne. « La solution c’est d’ouvrir un dialogue réaliste et d’avoir l’honnêteté de reconnaître que la situation telle qu’elle évolue ne permet pas de respecter l’échéance fixée. Qu’est-ce qu’on fait ? S’il y a une volonté politique et l’humilité d’écouter les autres, c’était pour trouver une solution compte tenu de toutes les crises dont les manifestations».