Jeune mécanicien domicilié à Entag, Jean Lamah a comparu devant le Tribunal criminel de Mafanco, mardi 5 novembre 2024. Il est accusé d’avoir attaqué une famille avec une arme à feu et d’avoir volé une somme de 400 dollars et des téléphones portables.
Les faits remontent au 18 juillet 2023, entre 3 h et 5 h du matin, lorsque la famille Dramé rentrait de l’aéroport Ahmed Sékou Touré après avoir accompagné une de leurs sœurs, qui partait pour l’Europe.
«Nous devions aller à Tanéné pour un travail tôt le matin. Je suis sorti vers 5 h pour acheter du café noir près de SOS. C’est alors que des groupes d’hommes m’ont appréhendé pour vol. Ils m’ont fouillé sans rien trouver de suspect, puis ils m’ont conduit au commissariat. J’avoue avoir entendu des bruits de course-poursuite quelques minutes avant mon arrestation. Les plaignants sont mes voisins, je ne peux pas les voler. Monsieur ne m’a jamais vu lorsque les agents m’ont embarqué dans leur pick-up. C’est seulement le matin, au commissariat central de Sonfonia, qu’il est venu me voir. Je jure sur l’honneur, M. le Président, que je ne suis pas responsable de cette attaque», a expliqué l’accusé qui nie les faits à lui reprochés.
Devant le tribunal, le représentant des plaignants, Sékou Oumar Dramé, a tenté d’expliquer la scène de l’attaque dont il a été victime avec ses frères et sœurs. «Nous revenions de l’aéroport vers 3 heures. Alors que je manipulais mon téléphone, deux individus armés sont venus vers moi en me demandant de me mettre à terre. Ils ont pris tout ce que nous avions sur nous. Je les ai poursuivis jusqu’à réussir à les coincer dans un caniveau. Je souhaite récupérer mon iPhone qui coûte 800 dollars dans lequel j’ai beaucoup de documents en PDF.»
Le ministère public, affirmant que le prévenu n’en est pas à son premier délit, a requis une peine de 10 ans d’emprisonnement. « Il a été établi que Lamah et ses complices ont attaqué la famille Dramé vers 3 h du matin à moto. Qu’il vous plaise de le déclarer coupable et de le condamner à une peine de 10 ans de réclusion criminelle. C’est un récidiviste connu », a requis le ministère public.
De son côté, la défense a soutenu que son client a été arrêté par un militaire, habitant du même quartier que lui. « Sur lui, on n’a retrouvé ni l’argent volé, ni le téléphone, encore moins une arme. Rien ne prouve que Jean Lamah est coupable des faits qui lui sont reprochés. Aucune preuve n’a été avancée par les plaignants pour incriminer M. Lamah. Qu’il vous plaise de faire application des articles 497 et 544 du Code pénal en le relâchant purement et simplement. »
Le président du tribunal a renvoyé l’affaire au 13 novembre 2024 pour rendre sa décision.