Le capitaine Moussa Dadis Camara a été appelé à la barre ce lundi 5 décembre 2022, pour livrer sa part de vérité, sur les massacres au stade de Conakry, mais l’audience n’a pas duré avant d’être renvoyée au 12 décembre pour la suite des débats. Pour cause le capitaine serait malade et le tribunal était bien au courant.
Dès sa comparution, l’ex chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara a fait observer par le tribunal qu’il était souffrant. Le tribunal ne pouvait pas faire autrement. Il renvoie l’audience d’une semaine le temps pour le capitaine de récupérer sa santé. « Il y a treize ans que le président Dadis attend ce procès et quand il est rentré de Ouagadougou, depuis la première audience il était prêt à prendre la parole, à livrer sa part de vérité. Mais malheureusement ces derniers temps il a eu ces soucis de santé qui n’ont pas été consolidés jusqu’à date. Si aujourd’hui, le tribunal en toute souveraineté a décidé que ça soit son tour de parole et qu’il ne se sent pas bien, c’est tout à fait son droit de dire ça au tribunal et le tribunal n’a pas d’autres obligations que de comprendre et de tirer toutes les conséquences de droit. C’est ce que le tribunal a fait », a rappelé Me Pépé Antoine Lamah, l’un de ses avocats.
L’avocat de son principal challenger dans cette affaire, considère cela comme une fuite en avant. Me Lancinet Sylla estime que le président Moussa Dadis devrait produire devant le tribunal son dossier médical pour prouver ça maladie. « Nous avons voulu qu’il nous présente un dossier médical. Lorsque quelqu’un invoque son état de santé pour faire renvoyer une affaire, l’intéressé doit être à même de prouver qu’il est malade à travers la production d’un document médical. Cela n’a pas été fait, sur la base de quoi le président a décidé, en dehors de sa déclaration. Nous aurions souhaité entrer au moins en possession d’une copie de son dossier médical. Un document au moins qui atteste qu’il souffre de telle pathologie et que son état de santé ne lui permettrait pas de comparaître », a estimé Me Lancinet Sylla.
Me Pépé Antoine Lamah ne cesse de rappeler que le président Dadis veut plus que tout, donner sa part de vérité dans cette affaire. Mais l’avocat de Toumba Diakité est certain que Dadis à perdu ses moyens de défense et veut gagner en temps pour se rattraper.
« Dès lors que la personne poursuivie invoque son état de santé à l’effet d’obtenir le renvoi, elle doit être à même d’analyser la preuve à travers la production d’un dossier médical. L’audience a été renvoyée au vu de la seule déclaration faite par M. Moussa Dadis. Nous souhaitons que d’ici là, comme ils le disent, s’il est malade, on n’en ait pas la preuve, qu’il se rétablisse. Mais il faut éviter de dire qu’il a toujours clamé la justice, qu’il a toujours voulu être là pour dire sa part de vérité. On peut avoir voulu livrer sa part de vérité, mais lorsqu’on vient, on voit la réalité du terrain, ça peut faire peur. Ça peut amener à adopter de nouvelles stratégies. Est-ce que Dadis n’est pas en train d’adopter de nouvelles stratégies ? Parce qu’il s’est rendu compte que la réalité du terrain est tout autre, et que tout ce qui avait été mis auparavant en place en termes de moyens de défense, s’écroule. Est-ce que ce n’est pas ce qui l’amène comme ça à se préparer davantage en invoquant une maladie de pathos », martèle Me Lancinet avocat d’Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.