La Guinée a une nouvelle fois échappé aux sanctions des chefs d’État de la CEDEAO. A l’occasion de ce sommet, les dirigeants ouest-africains ont accordé plutôt un mois à la Guinée pour que la junte donne un chronogramme acceptable. Un nouveau médiateur, Boni Yayi, a été également désigné. Dans un entretien téléphonique accordé à notre rédaction ce mardi 05 juillet 2022, Fodé Oussou Fofana estime que seul le cadre du dialogue inclusif pourra sortir de la Guinée dans cette impasse.
«Je pense que toute personne logique ne s’attendait pas à une sanction. Ce n’est pas le dialogue, les voyages du ministre des Affaires étrangères, rien du tout ça n’a eu une influence sur la CEDEAO. Je pense que la CEDEAO a été très logique, parce que c’est la première fois qu’on parle du cas guinéen clairement et nettement. On avait les cas malien, Burkinabé et le cas guinéen. Ceux qui pensent que c’est une victoire c’est bien. Ils (militaires) ont demandé 36 mois de transition, la CEDEAO a dit que ce délai est inacceptable. La CEDEAO a donné un mois pour que le Gouvernement guinéen décline un chronogramme acceptable. La CEDEAO a envoyé un médiateur pour qu’il y ait une mission avant le 1er août 2022, qu’on ait un chronogramme consensuel. Maintenant, ceux qui pensent qu’il faut faire 36 mois parce qu’on a envie de faire un fichier associé à la biométrie, j’espère que d’ici la fin du mois d’août la Cedeo se rendra compte si le CNRD et le Gouvernement guinéen sont de bonne foi, s’ils veulent sortir de la transition, faire éviter à la Guinée une sanction parce que de toutes les façons si la Guinée est sanctionnée ce n’est pas eux seulement c’est tout le peuple de Guinée qui va subir ces sanctions. C’est pour ça que la transition n’a pas un objectif pour durer pendant longtemps. La transition doit faire de sorte qu’on revient à l’ordre constitutionnel normal», déclare l’ancien député Fodé Oussou Fofana.
La désignation d’un médiateur en Guinée, a été actée de nouveau par la CEDEAO à travers la nomination de l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, qui remplace Mohamed Ibn Chambas. Pour le vice-président de l’UFDG, si le nouveau médiateur Boni Yayi les appellent, ils répondront: « Le médiateur est déjà choisi à partir de cet instant. On envoie médiateur pour l’arbitrage. Nous nous attendons le médiateur. Si on avait mis en place un cadre de dialogue consensuel, un calendrier acceptable on n’en serait pas là. Le médiateur doit se battre en toute impartialité pour mettre les gens tour de la table, discuter des questions essentielles comme sa mission principale c’est de sortir un chronogramme à partir de 1er août 2022. La Guinée est sous menace. Au lieu qu’on parle de ça, qu’on réfléchisse qu’on cherche à ne pas tomber, à ne pas être sanctionné on voit des ministres qui sortent pour dire que le chronogramme ça dépend du contenu. Donc nous attendons le médiateur. S’il nous appelle autour de la table, nous viendrons. Et on dira au médiateur ce qu’on pense».