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Manque de liquidités à la BCRG, nouveau billet de 20.000 GNF : l’économiste Abdoulaye Guirassy livre son analyse

Par Amadou Dioulde Diallo
5 avril 2025 à 07:00
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Abdoulaye Guirassy, économiste

Abdoulaye Guirassy, économiste

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Dans cette interview accordée à Guinée360, l’économiste Abdoulaye Guirassy s’est exprimé sur les conséquences du manque de liquidités à la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), l’annonce de l’émission du nouveau billet de 20 000 GNF, ainsi que sur la situation de l’inflation en Guinée. Le spécialiste se veut rassurant : « Il n’y a pas de péril imminent », affirme-t-il, appelant la population à ne pas céder à l’inquiétude. Il revient également sur le rôle de la BCRG, les mécanismes de création monétaire et la notion de planche à billets. Entretien !

Guinée360 : Quelle est la mission et le rôle de la Banque centrale ?

Abdoulaye Guirassy : La Banque centrale a une seule mission : calibrer l’offre de monnaie selon les besoins des agents économiques pour garantir la stabilité, sans inflation ni déflation. Elle veille donc à ajuster l’offre de monnaie à la demande des citoyens, des entreprises et de l’économie en général.

Que pouvez-vous nous dire sur cette histoire de manque de liquidité ?

Un manque de liquidité peut résulter d’une situation où les banques commerciales se refusent à se prêter de l’argent entre elles sur le marché monétaire. Cela entraîne une pénurie de liquidités. La Banque centrale, dans ce cas, doit intervenir comme prêteur en dernier ressort, en émettant de la liquidité pour maintenir la stabilité. Une pénurie de liquidités est un problème grave pour un pays, car cela affecte directement les échanges économiques. C’est comparable à un corps humain manquant de sang. Sans liquidité, les échanges économiques sont gravement compromis.

Si le manque de liquidité persiste quel serait l’impact sur le quotidien des citoyens notamment le panier de la ménagère ?

La Banque centrale doit réguler l’équilibre entre l’offre de monnaie et l’activité économique. Si l’économie croît, la masse monétaire doit suivre cette croissance. En revanche, si l’activité économique est faible, la masse monétaire doit être ajustée. Si la Guinée connaît une croissance économique forte mais qu’il y a une pénurie de liquidités, les échanges seront réduits, ce qui entraînera une hausse des prix. Cela provoque l’inflation, car une offre de monnaie insuffisante fait augmenter les prix des biens et services.

Vous avez évoqué la notion de masse monétaire. Pouvez-vous l’expliquer ?

La masse monétaire englobe tous les moyens de paiement dans un pays : billets, pièces, dépôts à vue, dépôts à terme et autres créances négociables. Elle est classée selon son degré de liquidité : M1 : Billets, pièces et dépôts à vue. M2 : M1 plus les dépôts à terme. M3 : M1 et M2, incluant les autres créances négociables.

Un manque de liquidité au niveau de la BCRG signifie-t-il moins de billets en circulation ?

Il peut y avoir une pénurie temporaire, causée par une rupture de la chaîne d’approvisionnement, mais la Banque centrale peut rapidement pallier cette situation. Toutefois, si cette pénurie devient structurelle, cela peut être dû à un manque de prêts entre les banques commerciales. La Banque centrale, en tant que prêteur de dernier ressort, doit intervenir en émettant de la monnaie centrale.

Comment la Banque centrale crée-t-elle la monnaie ?

La création monétaire par la Banque centrale se fait principalement par deux mécanismes à savoir , les avances aux Trésors publics : L’État, en période de faiblesse fiscale, peut s’endetter auprès de la Banque centrale, créant ainsi de la monnaie. C’est ce qu’on appelle la planche à billets. Le refinancement des banques commerciales : Quand les banques commerciales ont besoin de liquidités pour leurs crédits, elles s’adressent à la Banque centrale, ce qui entraîne également une création de monnaie.

Y a-t-il d’autres moyens de créer de la monnaie ?

Oui, la monnaie peut aussi être créée avec des contreparties, comme l’entrée de devises ou d’or dans le pays. Cependant, la création monétaire sans contrepartie, comme lors des avances de la Banque centrale aux Trésors, peut avoir des effets inflationnistes importants.

Pensez-vous que les conditions étaient réunies pour que la BCRG émette un nouveau billet de 20.000 ?

L’émission du nouveau billet de 20000 GNF n’est pas en soi une création monétaire, mais une simple injection monétaire. Cela consiste à remplacer les anciens billets usés en améliorant la sécurité pour éviter la contrefaçon. Le problème surgit si les anciens billets ne sont pas retirés de la circulation, ce qui augmenterait la masse monétaire et pourrait entraîner une inflation.

Et si les anciens billets sont retirés, comment cela serait-il perçu ?

Idéalement, lorsque de nouveaux billets sont émis, les anciens doivent être retirés progressivement pour éviter toute distorsion économique. Si cela n’est pas fait, et que les anciens billets coexistent avec les nouveaux, cela peut entraîner une augmentation de la masse monétaire en circulation et provoquer de l’inflation.

Peut-on alors soupçonner un manque de liquidité à la Banque centrale ?

Je ne peux pas me prononcer sur la question sans avoir tous les éléments nécessaires. Ce que je peux dire, c’est que la fabrication de nouveaux billets coûte de l’argent, et le processus de création monétaire à travers ces billets s’accompagne de ce qu’on appelle le seigneuriage, qui est une forme de richesse pour la Banque centrale.

Que pensez-vous des citoyens qui estiment que, dans le contexte actuel, la Guinée aurait davantage besoin de petites coupures ?

Je comprends cette préoccupation. Sur le plan pratique, les petites coupures sont essentielles pour faciliter les échanges, en particulier dans les transactions quotidiennes comme les transports ou les petits achats. La Banque centrale doit répondre à ce besoin en émettant des billets de 500, 1 000 et 2 000 GNF afin de mieux accompagner les échanges commerciaux.

Certains disent que l’émission de nouveaux billets pourrait aussi faciliter le financement de certains mouvements politiques. Que répondez-vous ?

En tant qu’économiste, je préfère me concentrer sur les faits et les implications économiques des décisions prises. Je n’ai pas d’éléments pour confirmer ou infirmer ces spéculations. Ce qui m’intéresse, c’est l’impact économique de ces décisions, pas leur utilisation politique.

Existe-t-il un délai pour le retrait des anciens billets lorsqu’ils sont remplacés ?

Il n’y a pas de délai strict pour le retrait des anciens billets, mais il est important que cela soit fait progressivement. Si les anciens billets sont annulés brutalement, cela pourrait causer un préjudice aux citoyens, notamment ceux qui ont des économies sous forme de billets. C’est pourquoi un retrait progressif est préférable.

En tant qu’économiste, pensez-vous qu’il y a des raisons de s’inquiéter concernant la situation actuelle ?

Je ne vois pas de raison de s’inquiéter, car la Banque centrale a l’exclusivité de l’émission de la monnaie fiduciaire. Si une pénurie de liquidités persiste sur une longue durée, cela serait effectivement un manquement grave. Mais je pense que cette situation est temporaire et que la Banque centrale prendra les mesures nécessaires pour rétablir la situation.

Est-ce une mauvaise gestion du circuit monétaire guinéen ?

Cela pourrait être dû à une mauvaise anticipation ou à un manque d’anticipation des autorités économiques. Dans certains cas, cela peut aussi résulter d’une hésitation des banques commerciales à se prêter entre elles. Mais en cas de pénurie de liquidités, la Banque centrale doit jouer son rôle en prêtant aux banques commerciales pour maintenir la stabilité monétaire.

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