À l’issue d’une plénière au quartier général de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’opposition républicaine a condamné vigoureusement le décret du Président Alpha Condé confirmant la destitution de Kèlèfa Sall.
Dans son compte rendu, Cellou Dalein Diallo qui parle d’un parjure du chef de l’État a aussi dénoncé un manque de transparence dans l’installation annoncée des conseillers communaux.
“Dans la crise à la Cour constitutionnelle, il y a eu trois actes illégaux qui ont été posés. Il s’agit de la destitution du président de l’institution, l’élection d’un nouveau président et l’acte le plus grave est le décret pris par le président de la République qui doit veiller sur le bon fonctionnement des institutions. Ce sont des actes illégaux, non conforme à la Constitution et non conforme à la loi organique portant création et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle. La loi a encadré la destitution du président de cette Cour. Il peut être destitué mais cela a été bien encadré par la loi. Il doit être destitué dans trois cas: pour incapacité physique ou mentale constatée par un collège de médecins assermentés, pour parjure, pour crime ou délit. Mais il n’est justiciable que devant la Cour suprême. Il n’est pas justiciable devant ses collègues. Seule la Cour suprême est compétente pour qualifier ses fautes et le juger. Sinon, il est élu pour 9 ans. On a écouté d’éminents juristes: Pr Salifou Sylla, ancien ministre de la Justice, le Pr Zegbelemou, ancien ministre de la Justice et le bâtonnier, pour ne citer que ceux-là. Ils ont tous qualifié l’acte d’illégal. Malgré tout, M. Alpha Condé a pris un décret pour valider cette illégalité. C’est un parjure parce qu’il a juré sur la constitution de respecter et de faire respecter la constitution. Face à cette situation qui met en danger même le processus électoral parce que la Cour Constitutionnelle se prononce sur le contentieux électoral. Mais si c’est des gens inféodés qui exécutent aveuglément les instructions de l’exécutif, comment les partis politiques peuvent faire confiance ces conseillers qui violent la loi organique qui régit le bon fonctionnement de la Cour Constitutionnelle? La République est en danger. L’opposition républicaine réagira de la manière la plus ferme contre cette violation de la constitution guinéenne. Nous allons entreprendre des consultations avec les forces vives, avec tous les patriotes déterminés à défendre notre constitution, à défendre la légalité pour qu’ensemble nous puissions nous opposer à cette forfaiture. Croyez moi, Alpha Condé trouvera les patriotes guinéens sur son chemin dans sa tentative de tripatouiller la constitution pour s’offrir un troisième mandat”.
De l’installation des conseillers communaux
“En ce qui concerne la mise en place des exécutifs des conseillers communaux, l’opposition déplore le manque de transparence et de clarté qui entourent l’opération. À l’heure qu’il est, personne ne sait quand les maires et leurs adjoints seront élus. Le communiqué qui avait été diffusé par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD) n’était pas clair. On avait dit que c’est à partir du 5 octobre. Je vis à Dixinn, là, les conseillers ne savent pas quand est-ce les exécutifs seront installés. Il n’y a aucun communiqué qui indique un calendrier précis. On avait demandé au MATD de rédiger un communiqué pour rappeler les modalités d’élection des maires et leurs adjoints en se référant aux dispositions de la loi mais on l’a pas obtenu. C’est suspect. Qu’est-ce qu’il cherche en refusant d’informer clairement les élus de toutes les listes sur la date, sur les modalités pratiques etc. Nous prevenons les autorités que l’opposition n’acceptera pas la fraude, les anomalies au niveau de l’installation des exécutifs communaux. Ça doit se faire dans la transparence conformément à la loi. Au cas où les règles de transparence ne seront pas respectées, le cas où la loi sera violée, nous rejeterons ceux qui ne seront pas installés conformément à la loi”.