Des cas de morts, blessés et des dégâts matériels ont été enregistrés lors des manifestations organisées les 28 et 29 juillet dernier, suite à l’appel du Front national pour la défense de la constitution. Face à cette situation, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé a réquisitionné l’armée en appui à la police pour le maintien de l’ordre sur l’axe Leprince.
A la demande du président en exercice de la conférence des Chefs d’État de la CEDEAO, Umaro Sissoco
Embalò, une trêve a été instauré, les manifestations ont été suspendues sur toute l’étendue du territoire. Néanmoins, malgré l’observation de cette période, le FNDC dit «constater avec regret et effarement que la junte militaire au pouvoir continue de faire de l’usage de la force et de la répression ciblée, son nouveau mode de gouvernance en Guinée».
Dans un communiqué publié ce jeudi 4 août 2022, le Front national pour la défense de la constitution a rappelé que depuis la réquisition des forces de défense et de sécurité par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, «nous assistons à un ratissage ciblé dans de nombreux quartiers de la capitale guinéenne, notamment dans la commune de Ratoma où la milice du CNRD se livre à toutes formes d’exactions physiques et psychologiques sur les populations de cette zone», ont dénoncé les responsables de la coordination.
Le FNDC s’est insurgé aussi contre le mode opératoire des forces de défense et de sécurité dans l’arrestation des citoyens sous la ”torture”, dit-il: «Le FNDC dénonce avec vigueur et fermeté ces ciblages, ces exactions inhumaines et barbares dont des mineurs et leurs parents injustement arrêtés, obligés à payer des rançons pour être libérés.»
Cette pratique remet en cause le vivre ensemble, a ajouté le FNDC, qui lance un appelle à l’endroit des organisations de défense des droits humains et celles religieuses à s’impliquer avant qu’il ne soit trop tard:
«Le FNDC conscient du danger de telles manœuvres pour le vivre ensemble et la quiétude sociale en République de Guinée, invite les citoyens pro démocratie et l’ensemble des organisations de défense des droits humains, religieuses et associatives de tout bord confondu à s’impliquer pendant qu’il est encore temps afin de stopper cet élan diviseur du CNRD et de son gouvernement. Le FNDC réitère encore son appel à l’ouverture sans délai d’un cadre de dialogue sincère et inclusif, à la libération des détenus politiques, sociaux et des citoyens pro démocratie, à l’ouverture d’enquêtes indépendantes
sur les nombreuses violences militaires ainsi qu’à l’arrêt de l’instrumentalisation de la Justice et de l’armée.»
Le FNDC conclut sa communication en mentionnant que la trêve qu’il a ainsi observé, prendra fin dans 24 heures et que de nouveaux mots d’ordre de manifestations pourraient être lancés.
Djély Mamadou Kouyaté