Situation confuse en Jordanie ce dimanche 4 avril au matin où le prince Hamza, ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II, a été assigné à résidence. Accusé d’activités visant la sécurité du Royaume, ce qu’il réfute dans une vidéo transmise à la BBC, le prince héritier a nié avoir pris part à un complot et accuse les autorités de son pays, « de corruption et d’incompétence ». Des autorités qui font état d’autres arrestations pour « raison de sécurité ».
Au lendemain d’une vague d’arrestation, notamment parmi les proches de la famille royale et en l’absence d’explications officielles, ce que les autorités se sont engagées à faire ce dimanche 4 avril, de nombreuses questions restent sans réponse. Est-ce que le prince Hamza, ancien prince hériter dont le titre a été retiré par son demi-frère le roi Abdallah II, faisait partie d’un complot, cherchait-il à renverser son demi-frère ?
Arrêté ?
L’intéressé s’en défend. Mais, selon le chef d’état-major jordanien, le prince Hamza avait été « appelé à arrêter les activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume ». Un chef d’état-major qui a par ailleurs tenu à démentir l’arrestation du prince Hamza.
Mais, selon la vidéo adressée hier soir par l’avocat du prince à la BBC, ce dernier serait bien assigné à résidence, dans son palais d’Amman : « J’ai reçu ce matin la visite du chef de l’état-major général des forces armées jordaniennes, durant laquelle il m’a informé que je n’étais plus autorisé à sortir, ni à communiquer ou rencontrer des gens. Il m’a dit que cet avertissement venait de lui, du chef de la police et du chef des services de renseignements. Je n’ai plus le droit de sortir de chez moi, je peux uniquement voir ma famille, mais je n’ai plus le droit de tweeter ni communiquer avec l’extérieur », y déclare ainsi le prince Hamza.
Complot ?
« Depuis, continue l’ancien prince héritier, un certain nombre de gens que je connais, des amis, ont été arrêtés. Ma sécurité n’est plus assurée et les lignes internet ont été coupées. C’est mon dernier moyen de communication. Comme je l’ai dit au chef de l’état-major lors de sa visite, ce n’est pas moi qui suis responsable de l’effondrement de la gouvernance, de la corruption et de l’incompétence qui sont omniprésentes dans les structures dirigeantes de ce pays ces 15 à 20 dernières années. On est arrivé au point que plus personne n’est autorisé à parler ou à exprimer une opinion sur quelque sujet que ce soit, sans être intimidé, arrêté, harcelé ou menacé. »
Samedi, les autorités auraient donc également procédé à des arrestations parmi les proches de la famille régnante, dont un ancien conseiller du roi selon l’agence de presse officielle Petra. Pour le Washington Post, il s’agissait bien d’un complot visant à renverser le roi. Mais pour l’instant et en l’absence de preuves, il est impossible de confirmer, ni d’infirmer cette information.
Source: RFI