Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a dévoilé, lors d’une conférence de presse, son rapport annuel 2024 sur la liberté de la presse. Cette troisième édition révèle une augmentation inquiétante des actes liberticides.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024, 32 journalistes ont été séquestrés et 16 arrêtés arbitrairement, dont deux emprisonnés à la Maison centrale de Conakry. Deux journalistes d’un média public ont été battus par des militaires à Conakry.
Face à la montée des menaces et tentatives d’enlèvement, quatre professionnels ont dû fuir le pays. Parmi les incidents les plus graves, le kidnapping du journaliste Habib Marouane Camara a marqué l’année.
Le rapport dénonce également l’utilisation du Code pénal pour traiter des affaires impliquant des journalistes, contournant la loi sur la liberté de la presse. Depuis mai 2024, quatre radios et deux télévisions privées ont été fermées, et deux sites d’information ainsi que trois journalistes ont été suspendus par la Haute Autorité de la Communication pour des périodes de trois à neuf mois.
En tout, 70 violations graves de la liberté de la presse ont été recensées en 2024, contre 23 en 2023, soit une hausse de 204%. La majorité de ces infractions (67) ont eu lieu à Conakry, et les trois autres dans la région de Kankan.
Ce rapport met en lumière un climat de répression grandissante, avec des implications inquiétantes pour l’avenir de la liberté d’expression en Guinée.
