Le président malgache Andry Rajoelina a accusé, ce vendredi 3 octobre 2025, des acteurs étrangers de financer les manifestations qui secouent Madagascar depuis le 25 septembre. Dans une allocution diffusée sur Facebook, il a affirmé que ce mouvement visait à « provoquer un coup d’État ».
« Des pays et des agences ont financé ce mouvement pour m’écarter du pouvoir, non par les élections, mais par intérêt, pour s’emparer du pouvoir comme dans d’autres pays africains », a-t-il déclaré, sans fournir de précisions supplémentaires. Le chef de l’État a également pointé du doigt certains « politiciens » qui, selon lui, instrumentaliseraient la crise actuelle : « Après le déclenchement du mouvement de la jeunesse, certains politiciens ont exploité la situation pour mener un coup d’État, atteindre leurs objectifs et déstabiliser le pays. » Tout en dénonçant ces ingérences, Andry Rajoelina a assuré rester ouvert au dialogue et a appelé les forces de sécurité à « rétablir la paix».
Les protestations, déclenchées à l’origine pour dénoncer les coupures récurrentes d’eau et d’électricité, ont rapidement pris une tournure politique. Sur X (ex-Twitter), le président a indiqué avoir mené plusieurs consultations au cours des derniers jours. « Conscient du rôle primordial de chacun dans ce que nous traversons, j’ai rencontré hier les Chefs d’Église du FFKM [Conseil des Églises chrétiennes à Madagascar] », a-t-il précisé, ajoutant qu’ils avaient « prié pour notre nation ensemble ».
Avant cette rencontre, il avait déjà échangé avec des partenaires internationaux, parmi lesquels des diplomates, la Banque mondiale, le FMI, l’ONU, mais aussi des représentants politiques et des acteurs de la société civile.
Cette nouvelle crise politique réveille le souvenir de la période agitée qu’a connue le pays entre janvier 2009 et décembre 2013. À l’époque, Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, s’opposait au président Marc Ravalomanana. Le 21 mars 2009, ce dernier avait cédé le pouvoir à un conseil militaire avant de s’exiler en Afrique du Sud. Cinq jours plus tard, Rajoelina s’était autoproclamé président, une prise de pouvoir qualifiée de « coup d’État » par la communauté internationale.