Dans l’émission “Mirador” du 18 septembre 2023, diffusée sur FIM FM, la chroniqueuse Diaraye Guirassy a déclaré : « Ça m’étonnerait que le CNRD distribue de l’argent pour contrecarrer la manifestation [projetée par des Guinéens vivant aux États-Unis à l’occasion de la participation du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, à l’assemblée générale des Nations-Unies]. Je ne crois pas à cette information parce que, pour moi, c’est en Guinée qu’on peut distribuer de l’argent pour influencer des manifestations. Ce sont des gens qui ne sont malheureusement pas comme ceux qui vivent au pays. Je suppose que ce sont des gens (allusion faite aux Guinéens vivant aux États-Unis, ndlr) qui disposent du minimum. Quand vous prenez la Guinée, même pour draguer ne serait-ce qu’une fille, il faut peut-être trouver le prix d’un plat d’attieké, alors que ce n’est pas le cas de l’autre côté (Etats-Unis, ndlr) qui disposent du minimum pour vivre. Même si tu ne travailles pas, tu as le minimum [pour vivre] ».
Ses propos faisant allusion au plat d’attieké pour draguer une fille ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux Facebook et X (anciennement Twitter). Des internautes les ont qualifiés de “misogynes” et de “réducteurs” vis-à-vis des femmes guinéennes.
Une indignation partagée par une féministe qui, disant ne pas souhaiter participer au lynchage d’une autre femme, a préféré garder son anonymat. « Je suis vraiment choquée de ses propos. J’ai été déçue de l’écouter raconter des bêtises pareilles surtout dans une émission de talk-show où elle est la seule femme », s’est offusquée cette activiste jointe au téléphone par Guinée360 dans le cadre de la rédaction de cet article.
Pas lieu d’en faire une polémique, selon une autre féministe
Pour la fondatrice du site Actu-Elles.info, les propos de sa consœur, Diaraye Guirassy, ont été sortis de leur contexte. « Elle n’est pas en cohérence avec ce qu’elle est en train de dire sur le fait que les compatriotes vivant aux États-Unis ne galèrent pas. Toutefois, je ne suis pas choquée de ses propos, parce qu’au fond, elle dit vrai. C’est une réalité qui peut faire mal pour des gens qui ne l’ont pas bien écoutée ou qui n’ont pas compris le sens. Mais, le contexte dans lequel, elle l’a dit me dérange. Elle aurait dû choisir un autre contexte ou circonstance pour tenir de tels propos », a estimé Aminata Pillimini Diallo.
Jointe au téléphone par notre rédaction, Diaraye Guirassy a indiqué qu’elle assume ses propos, tout en préférant « laisser libre cours aux commentaires ».
À retenir
Le caractère misogyne de ses propos est donc loin de faire l’unanimité. Car si pour les uns sa sortie médiatique contribue à réduire les femmes en Guinée, pour d’autres, la chroniqueuse n’a fait que décrire une réalité de notre société.
Cet article a été rédigé par Adama Hawa Bah dans le cadre du projet Implication des Médias Numériques dans la Prévention Active des Conflits et Tensions (IMPACT), sous la coordination de Thierno Ciré Diallo. Il a été approuvé par le Directeur de publication de Guinee360.
