Les alliances et coalitions composées de l’ANAD, du FNDC Politique, de la CORED et du RPG-AEC et alliés se sont réunies ce lundi 3 octobre 2022 à l’effet d’examiner l’arrêté n°2628 du premier ministre portant ”mise en place des facilitateurs nationaux du cadre de dialogue inclusif”, en date du 30 Septembre 2022. Ces alliance ont de nouveau rejeté l’appel du président de la transition autour de la table.
Dans leur déclaration, ces coalitions et alliances politiques ont clairement exprimé que leur position qui consistait à mettre en face d’un côté le CNRD et le gouvernement, de l’autre les acteurs politiques et sociaux qui ont selon elles, des revendications sur la conduite de la Transition, en présence du G5 et sous la supervision du médiateur de la CEDEAO, « n’a malheureusement pas été prise en compte par le CNRD et son gouvernement. Nos exhortations à renoncer à l’unilatéralisme et à renouer avec l’esprit de la Charte qui consacre le consensus comme base de la conduite de la transition continuent d’être méprisées. C’est ainsi que les facilitateurs qui devraient être choisis par les parties au dialogue sont plutôt nommés de façon discrétionnaire. Le médiateur de la CEDEAO est plus figuratif qu’architecte capable de lever tous les obstacles, notamment les atteintes inadmissibles aux droits et libertés fondamentaux, pour rendre possible et fécond le dialogue nécessaire à une sortie réussie de la transition.»
En outre, le FNDC Politique, l’ANAD, le RPG arc-en-ciel et autres, ont estimé que la transition étant une rupture d’ordre politique, «seuls les acteurs politiques les plus représentatifs de la nation peuvent, au nom de la classe politique, discuter avec la junte des conditions de la tenue d’élections transparentes et crédibles pour renouer avec l’ordre républicain. Or, force est de constater que les principaux leaders politiques et d’opinion font l’objet de détention arbitraire, de harcèlements judiciaires ou sont contraints à l’exil. Il faut également déplorer l’interdiction des manifestations pacifiques dans les rues et sur les places publiques. En conséquence, conformément à notre précédente déclaration du 21 septembre 2022, nos Alliances et Coalitions politiques rejettent l’arrêté du premier ministre.»
Ces alliances reconnaissent que nul n’a le monopole du devoir patriotique, mais elles affirment que leurs alliances et coalitions représentent «plus de 95% des suffrages exprimés ces dix dernières années et la Junte du 5 Septembre ont en partage la responsabilité de l’équilibre de notre nation. C’est pourquoi, en conscience de leurs obligations vis à vis du peuple guinéen, il leur incombe de définir, de concert, un cadre de dialogue consensuel capable de sortir notre pays paisiblement de la transition pour renouer avec la démocratie et le développement durable. C’est dans cette perspective que nos Alliances et Coalitions tendent la main au CNRD dans l’esprit de l’article 77 de la Charte de la transition.»