Cette rencontre organisée dans la maison des jeunes de Kipé ce mercredi 3 juillet, est une initiative de l’OIM-Guinée. Les exposés ont été axés sur la procédure et assistance de l’institution, des opportunités locales existantes et les partages d’expériences.
L’objectif de cette initiative est d’informer les bénéficiaires sur les procédures et modalités d’accès à l’assistance de l’Organisation mondiale pour les migrations et les opportunités existantes localement en vue d’un choix raisonné de leur activité de réintégration.
«Nous sommes partis d’un constat dans les procédures d’intégration. Les migrants, quand ils viennent, certains ne sont pas beaucoup orientés sur leurs projets d’intégration, ce qu’ils doivent faire comme activités…) Nous avons organisé ces séances pour leur présenter les opportunités qui existent non seulement en Guinée mais aussi à l’OIM, dans le cadre de l’accompagnement socioéconomique. Donc on leur explique les étapes d’intégration, on commence d’abord par l’assistance à l’arrivée et aussi au processus de réintégration, le lancement des projets et le suivi de leur projet d’intégration définitive. Ce sont des migrants qui sont venus du hier (mardi, Ndlr) du Niger, ils ne connaissent pas le processus de l’intégration des migrants en Guinée», a expliqué Honoré Millimouno, chargé national d’intégration à l’OIM-Guinée, sur le projet ‘’Initiative conjointe de l’Union européenne pour l’assistance du retour des migrants en Guinée.
Ces migrants sont amenés à élaborer les projets tout en bénéficiant de l’appui de l’OIM-Guinée. Une analyse du projet est faite ensuite pour savoir s’il est bénéfique pour le migrant, au contraire, des conseils d’orientations sont faits par l’institution correspondant aux capacités de ces jeunes.
«J’apprécie beaucoup cette initiative de l’OIM. Ils nous ont bien orientés sur ce qu’on doit faire sur le terrain. Dorénavant je vais y retourné chez moi, réfléchir encore en vue de faire un projet pour soumettre à l’OIM…Je compte rester dans mon pays pour travailler», a rassuré Abdoulaye Barry, migrant retourné.
M’Mahawa Touré, une bénéficiaire de cette séance d’orientation, s’est engagée à ne plus reprendre le chemin de la méditerranée en vue de rejoindre l’occident. Elle est revenue sur les motivations de son départ pour le Maroc, pays de transit.
«Je suis partie par le biais de mon papa qui a vendu son terrain. Le but était de rentrer en Europe, via le Maroc. Arrivée là en 2017, il m’a envoyé de l’argent, j’ai fait tout mon possible pour pouvoir passer, mais en vain. A un moment, mon papa ne pouvait plus m’envoyer de l’argent pour mon loyer. J’étais obligée de cohabiter avec les jeunes… », a-t-elle raconté.
Rentrée au pays avec un enfant, M’Mahawa a été rejetée par la famille. Mais grâce à l’implication de l’OIM, selon elle, le problème a été résolu. De nos jours, à travers son projet de vente de poisson financé par l’Organisation mondiale pour les migrations, cette migrante retournée arrive à subvenir à ses besoins et ceux de sa famille en grande partie.
«Je dirais à la jeunesse de Guinée de rester ici. On ne peut pas vivre au Maroc. J’étais dans une chambre par exemple où je payais le loyer à 1200 Dirham par mois, ce qui équivaut à 1.200.000 francs guinéens. Sans compter les frais de la facture d’eau, de l’électricité et le Wifi. On peut naitre et réussir en Guinée, si on a le courage. Grace à l’OIM, j’ai mon compte bancaire, à la fin de chaque mois, je dépose 500.000 francs… », a-t-elle martelé.
Les organisateurs attendent de ces jeunes bénéficiaires de choisir les projets dès après avoir reçu cette formation. «Ne plus attendre un ou deux mois pour faire un choix, parce que ce sont des gens qui sont vraiment dans le besoin…», a conclu monsieur Millimouno.