Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a fini sa première phase d’interrogatoire, ce mercredi 2 novembre 2022, devant le tribunal criminel de Dixinn. L’accusé vedette a fait assez de révélations qui accablent ses co-accusés, dans ce procès.
Dès son arrivée à la barre, le commandant Aboubacar Diakité a cité ses co-accusés, le capitaine Moussa Dadis, le colonel Moussa Tiégboro Camara, le capitaine Marcel Guilavogui et d’autres proches de l’ancien président de la transition, comme les cerveaux des tueries au stade du 28 septembre en 2009.
Il est revenu aussi sur ceux qu’il a considérés comme les commanditaires du massacre. C’est là qu’il a cité Théodore, le colonel Bienvenu Lamah et le capitaine Gono Sangaré, tous des proches collaborateurs du capitaine Moussa Dadis Camara. Toumba les accuse d’avoir recruté, formé et armé la milice qui aurait participé au massacre, à la demande de l’ex-président.
Charger ses co-accusés n’a pas été du goût de leurs avocats. Selon les conseils de Toumba, il y avait une entente entre les avocats de la défense mais elle est rompue. Toumba est selon eux, désormais seul contre tous.
«Toute la défense est braquée contre Toumba Diakité, excepté les conseils de monsieur Ibrahima Camara dit Kalonzo. Vous avez compris pourquoi notre client a déjà passé 7 jours d’interrogatoire. C’est parce que la convention que nous avons préalablement conclue, qui consistait pour tous les avocats à ne poser des questions qu’à leurs clients, lorsque ceux-ci comparaissent, a été violée. Désormais, tous les avocats de la défense ont la latitude de poser des questions», a expliqué Me Lancinet Sylla, l’un des avocats de Toumba Diakité.
Cependant, les avocats des co-accusés de l’ancien aide de camp de Dadis ont posé suffisamment de questions en rapport avec la tentative d’assassinat manquée contre l’ex-numéro 1 du CNDD. Néanmoins, Me Sylla rappelle que cela n’est pas l’objet de l’ordonnance qui renvoie son client devant ce tribunal.
«On l’interroge sur des faits relatifs à la sécurité du président Dadis. Il est là pour des faits d’assassinat, de meurtres, de vol en bandes organisées, d’enlèvement, de séquestration, de non-assistance de personnes en dangers et d’entrave aux mesures d’assistance. Mais on ne pose pas des questions sur ces faits. Les questions lui sont posées relativement à la sécurité du président Dadis, comme s’il était renvoyé devant le tribunal pour ça. C’est pour vous dire qu’ils sont passés à côté de la plaque carrément», a souligné Me Lancinet Sylla, à l’endroit de ses désormais adversaires.
Ces 7 jours d’interrogatoire ont permis à toutes les parties d’épuiser leurs questions à l’endroit de Toumba, qui a répondu à celles (questions) de la partie civile, du ministère public, des avocats de ses co-accusés et sa propre défense, avec beaucoup de sérénité.
A la dernière minute, les avocats du prévenu qui était jusqu’à ce jour à la barre, ont brandi deux photos qui seraient un avant-goût des preuves qu’ils disposent, pour disculper leur client. L’une d’entre elle montre le capitaine Marcel Guilavogui près du capitaine Moussa Dadis Camara quelques jours après le massacre, bien qu’il ait mentionné être malade, les jours d’avant et après le massacre. L’autre image montre un militaire en béret rouge tout près du colonel Tiégboro Camara. Pour eux (avocats de Toumba), c’est une preuve qui démontre que les hommes de Moussa Tiégboro portent le béret rouge.
Rendez-vous lundi 7 novembre 2022, avec un autre accusé dans le dossier des évènements du 28 septembre.