Dans un rapport publié ce mercredi 31 octobre 2018, Amnesty International, qui est une organisation internationale de défense des droits de l’Homme a fait un bilan des tueries survenues au courant de cette année. Elle a dénoncé les différentes exactions policières et mis en garde l’Etat sur une résurgence de la violence.
Dix-huit morts depuis janvier dans le cadre des manifestations, trois par armes à feu au cours des deux dernières semaines. Des vidéos et des images montrant des membres d’une unité militaire d’élite sur un site de manifestation, ainsi que la voiture du chef de l’opposition frappée par un projectile. C’est le bilan qu’a présenté l’ONG sur les violences politiques de cette année.
À travers son Digital Vérification Corps, un réseau de volontaires formés à la vérification des réseaux sociaux, Amnesty International a annoncé avoir vérifié des vidéos et des images montrant des membres des “Bérêts Rouges”, une unité militaire d’élite liée à de précédentes violations des droits humains, portant des fusils aux côtés de la police lors d’une manifestation le 15 octobre
Selon François Patuel, Chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest « les manifestations en Guinée ont été marquées par une violence épouvantable de toutes les parties, y compris un recours excessif à la force par les forces de sécurité. Des actes de violence ont été signalés des deux côtés ».
Tirant la sonnette d’alarme sur les risques de nouvelles violations des droits humains, qui sont trop élevés, l’organisation invite l’Etat à prendre des mesures nécessaires pour que la situation ne dégénère pas en perte de contrôle, et ouvrir une enquête sur toute personne soupçonnée d’avoir commis des violations des droits humains dans le cadre des manifestations, y compris les commandants, et veiller à ce qu’elles ne soient pas déployées pendant l’enquête et les poursuites pénales engagées. Ainsi qu’une autre enquête approfondie, impartiale et efficace sur les allégations selon lesquelles Cellou Dalein Diallo aurait été visé pour avoir critiqué ouvertement le gouvernement.
A noter que 12 gendarmes et policiers ont été aussi tués durant les manifestations, selon le bilan de l’Etat.