À l’occasion de la Journée du secteur privé, organisée ce mercredi 1er octobre par le gouvernement guinéen, le ministre du Budget, Facinet Sylla, a livré un exposé ambitieux sur la trajectoire économique de la Guinée.
Saluant les performances macroéconomiques des quatre dernières années sous la transition menée par le CNRD, le ministre a esquissé une perspective optimiste pour l’avenir économique du pays.
Malgré les turbulences du contexte international – notamment l’explosion du principal dépôt de carburant en 2024 – la Guinée, selon le ministre, a su faire preuve de résilience. “Aujourd’hui, l’inflation poursuit sa tendance baissière, se soutenant à 2,2 % en glissement annuel en fin juin 2025”, a-t-il déclaré.
Facinet Sylla a notamment mis en avant l’impact du chantier du projet Simandou sur la croissance économique. “Durant la phase de construction du projet Simandou, la Guinée a enregistré des taux de croissance largement au-dessus de la moyenne africaine”, a-t-il rappelé. Le ministre annonce un tournant décisif à partir de 2026 : “À partir de 2026, l’économie guinéenne entrera dans une nouvelle phase de croissance à deux chiffres pendant plusieurs années. Ce dynamisme économique, porté par des investissements stratégiques et des réformes structurelles, a propulsé la Guinée au rang de deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest francophone”, a-t-il affirmé.
Cette montée en puissance a d’ailleurs été reconnue à l’échelle internationale. “La montée en puissance de l’économie guinéenne a été récemment consacrée par une notation souveraine inaugurale par Standard & Poor’s de B+, avec une perspective stable. En Afrique de l’Ouest, il n’y a que la Côte d’Ivoire et le Bénin dont les notes sont légèrement au-dessus de la nôtre”, a-t-il précisé.
Cette notation, selon le ministre, constitue un tournant décisif pour le secteur privé guinéen. “Désormais, vos créanciers, qu’ils soient internationaux ou nationaux, disposent d’un cadre d’analyse fiable et reconnu pour évaluer avec précision et objectivité les risques macroéconomiques liés à vos activités en République de Guinée. Cette transparence renforce la confiance, facilite l’accès au crédit et contribue à l’essor d’un tissu entrepreneurial dynamique et compétitif.”
Facinet Sylla a également mis en avant les efforts de l’État pour renforcer les recettes fiscales, les dépenses publiques et la gouvernance économique.
“Depuis la prise de responsabilité du président Mamadi Doumbouya, les recettes fiscales ont bondi de 139 %, passant de 18 000 milliards de GNF à 49 000 milliards à la fin de cette année. Rien que cette année, de janvier à août 2025, les recettes fiscales totales, douanes et impôts, ont augmenté de près de 60 % comparé à leur niveau de l’année dernière.”
Le ministre a également souligné les efforts en cours pour améliorer le climat des affaires. Il évoque notamment la simplification des démarches administratives, la création d’entreprises et l’instauration d’un dialogue permanent entre l’État et le secteur privé. Dans la prochaine loi de finances rectificative 2025, plusieurs mesures d’incitation fiscale sont à l’étude, notamment en faveur du renouvellement du parc automobile.
“Il s’agit par exemple, entre autres, d’exonérer de TVA l’importation de véhicules neufs et utilitaires en vue de rendre accessible à notre classe moyenne le bien-être”, a annoncé le ministre.
Facinet Sylla a enfin insisté sur la modernisation de l’administration fiscale, citant le déploiement du système e-tax. “Dans un contexte de profondes transformations économiques, le ministère du Budget a engagé des réformes ambitieuses et innovantes qui ont abouti aux performances que j’ai précitées et à la mise en place d’un système moderne et sécurisé qui rend désormais obligatoires les déclarations et paiements en ligne via e-tax”, a-t-il conclu.