Ce jeudi, 1er octobre 2020, le président du parti la Guinée de Tous (GDT) a fait sa lecture de la situation sociopolitique de la Guinée. Une situation politique fortement dominée par la campagne électorale avec son corollaire de discours ethnique et va-t-en guerre.
D’après son analyse de la situation, des propos tenus par certains leaders politiques candidats à l’élection présidentielle du 18 octobre ne sont pas favorables à la préservation de la paix et la quiétude sociale dans le pays.
Jean Baptiste Béavogui plaide pour que des sanctions soient infligées contre les auteurs des discours de cette nature: « Ces discours doivent être bannis et punis. On ne peut pas inciter à la violence, on ne peut pas inciter à des conflits ethniques et rester ne pas être puni ».
Les conséquences qu’une telle démarche seront plus dommageables pour le peuple de Guinée, alerte cet opposant. C’est pourquoi, Jean Baptiste Béavogui pense qu’un dialogue est plus que jamais nécessaire avant d’aller à une quelconque élection dans le contexte actuel: « Si nous n’arrivons pas à faire ce dialogue avant d’aller aux élections même si elles sont programmées, il sera difficile de revenir après pour en parler, parce qu’en général les gens font la transition après les crises ».
Sur le sujet de l’alternance et la participation de quelques acteurs politiques de l’opposition à la prochaine présidentielle, le leader du GDT se dit plutôt préoccupé par l’incapacité de l’opposition de proposer une alternative possible.
« La lecture de ce que nous voyons, il y a une constitution qui continue à être tripatouillée, qui est combattue par l’opposition mais qui, elle aussi divisée. Si l’opposition avait fait une candidature unique, si elle avait fait une coalition, le combat aurait été beaucoup plus facile », estime cet acteur politique, qui justifie la non participation de son parti à ce scrutin par son illégitimité et son non inclusivité.
Jean Baptiste Béavogui a par ailleurs fustigé la politisation de l’administration guinéenne. Le constat révèle qu’une bonne partie des cadres de l’administration ont boudé leurs bureaux pour battre campagne pour la réélection de leur patron qui postule pour un mandat supplémentaire.
Une réalité préoccupante qui ne devrait pas exister, croit savoir le patron du parti la Guinée de Tous. Parce que «quand on parle d’un ministre qui est en campagne, ça veut dire que tout son cabinet est en campagne. Et c’est un facteur que nous analysons dans la politique en Afrique et en Guinée particulièrement, où les ministres sont obligés d’être membres d’un parti pour y travailler », déplore t-il.
Réagissant par la même occasion sur le combat du Fndc qui se bat contre le maintien d’Alpha Condé au pouvoir après 2020, Jean Baptiste Béavogui trouve la lutte légitime.
À quelques jours de l’élection présidentielle prochaine, des violences sont déjà enregistrées par endroits sur le terrain. C’est notamment le cas à Labé et Dalaba en Moyenne Guinée et à Faranah en Haute Guinée. Inquiet de cette situation, le président de la Guinée de Tous appelle les candidats en lice et leurs militants à la paix et à la retenue.