Echec des négociations avec les Forces vives, revendications du mouvement syndical, manifestations contre les délestages électriques à Conakry et à l’intérieur, exigences des enseignants contractuels, la junte au pouvoir est acculée de partout. Les tensions sont au comble. La crise sociopolitique guinéenne s’enlise davantage. Colonel Mamadi Doumbouya s’aura-t-il se tirer d’affaires?
Au regard de la situation actuelle, l’on peut dire que les problèmes s’accumulent et deviennent de plus en plus difficile à juguler pour le CNRD. Alors que le gouvernement peine à satisfaire les réclamations des enseignants contractuels qui exigent le paiement intégral de 6 mois d’arriérés de salaires sous menace de boycotter les examens nationaux, voilà le mouvement syndical avec un cahier de charge d’une vingtaine de revendications dont l’application intégrale du nouveau point d’indice à tous les pensionnés de la fonction publique, le rallongement de la prime de départ à la retraite de 2 à 12 mois, la facilitation de l’obtention des documents administratifs biométriques. «La satisfaction intégrale est un gage de la paix sociale», prévient le syndicat.
Pendant ce temps, les Forces vives de Guinée se retirent des négociations avec le gouvernement sous l’égide des leaders religieux. Les acteurs politiques accusent les autorités de la transition de se jouer d’eux pour gagner du temps. Ils dénoncent la mauvaise foi de la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya qui, selon elles, est hostile au dialogue. Sans interlocuteurs sérieux, elles annoncent la reprise des manifestations de rue.
A cela s’ajoute les délestages électriques tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Après Kankan en Haute Guinée, le mouvement de protestation contre le manque du courant s’est propagé à travers le pays. La ville de Conakry est secouée par de manifestations sporadiques dans plusieurs quartiers de la haute banlieue.
On le sait déjà qu’au moins de 18 personnes ont été tuées sur l’Axe Hamdallaye-Bambéto-Wanindara depuis l’arrivée du colonel Mamadi Doumbouya au pouvoir, le 5 septembre 2021.
La multiplication de ces crises sociales et politiques constitue un mauvais présage pour les autorités de la transition qui, pour l’heure, font semblant de contrôler la situation.
Les experts sont unanimes, une transition longue est un danger pour elle-même. Le CNRD doit accepter d’ouvrir un véritable dialogue avec les forces vives sans lesquelles la transition est vouée à coup sûr à l’échec.

