Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui doivent toutes s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté, mais — que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont un impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté, mais — que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté, mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté, mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc.
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous, le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous ?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne ?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse ?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale ?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com : Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com: Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com: Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;
Transparency international a publié son rapport sur l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Avec un score de 25 sur 100, la Guinée occupe le 147e rang mondial. Guinee360 a récueilli l’avis du directeur exécutif de Statview. Dr Aliou Barry est également représentant du Réseau afrobaromètre en Guinée, membre du groupe mondial des experts qui s’occupe de la convention des Nations unies contre la corruption. Pourquoi le rang du pays reste inchangé alors que les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre la corruption leur priorité ? Quels sont les secteurs les plus touchés ? Ce sont entre autres les questions abordées dans cette interview.
Guinée360.com: Transparency international a publié, le 31 janvier 2023, l’Indice de perception de la corruption (IPC 2022). Que retenir de façon globale?
Dr Aliou Barry: Ce qu’on peut retenir depuis que Transparency international a commencé ce classement, on se rend compte que ce sont les mêmes pays scandinaves qui tiennent la tête et la plupart des pays africains sont en bas de l’échelle. L’autre leçon qu’on peut en tirer ce que ce sont les pays qui ont réussi à stabiliser leur démocratie, où il y a des progrès économiques, c’est dans ces pays-là également que la lutte contre la corruption réussie ou bien c’est là qu’on a enregistré moins de corruption en terme de perception. Si vous prenez les pays de l’Afrique subsaharienne, sur 49 il n’y a que 5 qui s’en sortent avec une note honorable c’est-à-dire 50 sur 100.
Le score de la Guinée n’a pas changé. Notre pays se classe 147e sur 180 pays dans le monde. Quelle est votre analyse?
Le classement de la Guinée n’a pas varié depuis quelques années, nous sommes toujours parmi les pays en termes de classement qui réussissent moins. Ce qu’il faut retenir ce qu’il y avait au départ quelques institutions qui luttaient contre la corruption, mais il n’y avait pas une volonté politique réelle. Depuis l’avènement du CNRD, on voit des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain. La Guinée a connu des classements honorables au temps de feu Général Lansana Conté lorsqu’il avait mis en place le comité national de lutte contre la corruption qui avait réussi à mener certaines investigations et pratiquement ce comité jouait le même rôle que la CRIEF.
Ce score négatif de la Guinée intervient au moment où les autorités guinéennes se targuent de lutter contre la corruption. Comment expliquez que la Crief n’ait pas pu changer la donne?
On se rend compte qu’avec la mise en place de la CRIEF par les autorités, il y a des actions concrètes qui sont en train d’être menées sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le classement n’a pas bougé, mais vous savez quand on lutte contre un phénomène aussi coriace que la corruption, pour avoir des résultats, il faut quand même donner du temps, 1 an, 2 ans voire 3 ans, le classement de la Guinée va évoluer. Moi, je crois d’ailleurs que l’année prochaine si ce qui se fait sur le terrain continu, le classement de la Guinée pourrait s’améliorer. La mise en place de la CRIEF n’est qu’un aspect de la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption repose sur quatre piliers qui sont : la prévention, la sanction, le recouvrement des avoirs et la coopération internationale. Ce que la CRIEF est en train de faire c’est le rôle de la justice c’est-à-dire tout ce qui est de la sanction. Mais cela ne s’arrête pas qu’à ce niveau-là. C’est vrai que la CRIEF est en train de faire ce travail, mais il faut donner du temps. On ne peut pas dire que la note n’a pas changé parce que la CRIEF travaille mal ou que la note devrait évoluer parce que la CRIEF travail bien. C’est un ensemble de mesures qui toutes doivent s’inscrire au niveau des quatre piliers que j’ai cités.
Est-ce qu’on peut croire à la lutte que mène la CRIEF contre la corruption, alors que jusqu’à présent les membres du CNRD n’ont pas déclaré leurs biens !
En principe, les autorités doivent donner l’exemple. Mais ce n’est toujours pas tard pour la déclaration des biens. On peut également suivre leurs comptes bancaires pour vérifier s’il y a une augmentation disproportionnée des sommes versées sans preuve tangible de sources licites.
Peut-on dire que la junte a échoué en matière de lutte contre la corruption ?
On ne peut pas dire qu’elle a échoué ou qu’elle a réussi. Ce que nous apprécions c’est qu’en terme de sanctions, d’implication de la justice, en tout cas c’est la première fois qu’on voit de façon concrète – à part de moments précis, je crois cela n’a pas durée avec le feu Lansana Conté mais- que sous le CNRD on voit une instance qui joue le rôle de justice. Cela est à saluer.
D’aucuns accusent le Cnrd d’instrumentaliser la lutte contre la corruption pour taire les voix discordantes. Qu’en dites-vous?
C’est trop facile à dire. Vous savez, on dit qu’on ne fait rien contre la corruption et quand les autorités se lèvent pour lutter, on dit non c’est instrumentaliser. A un moment donné, il faut qu’on ait le choix. Ce qu’on peut dire c’est une bonne chose de traquer les bandits en col blanc. C’est important et je crois que c’est ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, ce sur quoi ils doivent s’appesantir c’est d’essayer de dire clairement, de façon assez précise ce qu’on reproche à chacun des commis de l’État accusés de corruption. On ne peut pas leur faire porter à tous le même manteau. Il faut également réussir en matière de prévention parce qu’il ne faut pas attendre que les gens ramassent de l’argent pour venir les mettre en prison. Il faut mettre des mesures en place qui puissent empêcher justement la corruption.
Quels sont les secteurs les plus touchés par la corruption en Guinée ?
Je pourrais dire que c’est tous les secteurs. La corruption c’est comme un cancer. C’est-à-dire que quand ça prend un organe, ça prend tout le corps. Mais en termes de dégâts, on peut quand-même voir que c’est au niveau des infrastructures qu’il y a beaucoup plus de corruption, notamment les infrastructures routières. Par contre, il y a aussi les secteurs qui ont impact direct sur les conditions de vie de la population, c’est la santé, l’éducation etc ;