Après quelques années de brouille, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré semblent avoir pris conscience de leur défi commun d’empêcher le changement de la constitution pour un 3e mandat d’Alpha Condé.

De l’alliance Cellou Dalein président en 2010, ils ont lancé le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition en 2011 pour exiger la tenue des élections législatives le 28 septembre 2013 après plusieurs années de report.

Au fil du temps, le président de l’Union des forces républicaines (Ufr) et le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) ont créé l’Opposition républicaine (OR).

Mais, à la veille de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, leur alliance s’effondre en ne parvenant pas à s’entendre sur une option commune (candidature unique de l’opposition ou une alliance au second tour) pour aller au scrutin. De leur désaccord, ils ont tous été victimes du coup KO ayant permis à Alpha Condé de rempiler pour un second et dernier mandat.

«Si vous avez un chat dans votre, mais qui n’attrape les souris ce n’est pas la peine de l’appeler un chat», avait fustigé Sidya Touré fatigué de participer à des manifestations de rue non productives.

C’est ainsi, en janvier 2016, M. Touré est nommé Haut représentant du chef du chef de l’Etat, un poste qui était jusque-là inexistant. Cette nomination va être la goutte d’eau qui fera déborder le vase de l’alliance Ufdg-Ufr.

Après près de trois années aux côtés d’Alpha Condé, Sidya jette l’éponge le 11 décembre 2018. «Notre pays est confronté à des crises multiples. Cette situation nous interpelle en tant leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple. Mon titre de Haut représentant ne me permet pas de jouer ce rôle. J’ai donc décidé de démissionner de ce poste dès aujourd’hui», avait-t-il dénoncé.

Retour dans l’opposition

Depuis son départ du poste de Haut représentant, l’ancien Premier ministre a rejoint les rangs de l’opposition guinéenne et a pris part à la création du Fndc le 3 mars 2019 dont il est «un allié fortement engagé dans la lutte contre le 3e mandat. C’est un grand pilier du Fndc», a déclaré Cellou Dalein Diallo.

Apparemment, les deux principaux leaders de l’opposition ont décidé d’enterrer leur guerre d’égos pour affronter le défis commun du moment qu’est la lutte contre le 3e mandat d’Alpha Condé. Ils ont déjà signé conjointement une lettre demandant au ministre de l’Administration du territoire, Bouréma Condé, de rouvrir les travaux du Comité de suivi des Accords politiques du 12 octobre 2016. En plus, aucun de deux n’a pris part au « simulacre des consultations», engagées par le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana.

Il est permis d’espérer que les deux opposants comprennent que le changement de la Constitution est un défi commun qu’ils doivent surmonter ensemble pour empêcher un 3e mandat d’Alpha Condé.