Après avoir observé la trêve d’une semaine, les responsables de la coordination nationale du Front national pour la défense de la constitution, se sont retrouvés ce vendredi 1er juillet 2022, au siège de leur structure, dans le cadre d’un point de presse. Ils ont mis l’occasion à profit pour davantage interpeller la CEDEAO sur l’évolution de la transition en Guinée.
Dans sa déclaration, le FNDC a d’abord dénoncé la rencontre tenue en début de semaine à l’hôtel Kaloum entre les autorités de la transition et les forces vives du pays. Selon les membres, cette rencontre n’a été qu’une « parodie qui n’a servi que de l’élément de communication pour le CNRD et son gouvernement.»
Au regard des informations qu’il dit avoir à sa disposition, le mouvement piloté par Oumar Sylla alias Foniké Menguè, a tenu à informer l’opinion nationale et internationale de la prise en «otage de la transition par des individus et groupes mafieux aux intérêts occultes et inavoués qui font tout pour créer le chaos. Cependant, il nous semble nécessaire et urgent, dans une perspective de prévention et de gestion des conflits internes imminents, de partager avec la communauté nationale et internationale nos préoccupations pour la préservation de la paix en Guinée et dans la sous-région.»
Le FNDC estime qu’il faut craindre que les troubles qui vont découler de tout ”refus” au retour rapide à l’ordre constitutionnel, «n’embrasent la Guinée au terme de onze ans de gouvernance d’Alpha Condé marquée par une répression sanglante des populations guinéennes, un refus de l’alternance démocratique et une négation totale de l’État de droit dont le CNRD sera le seul responsable.»
Par ailleurs, le FNDC a sollicité la bienveillance des instances compétentes de la CEDEAO qui se réunissent le dimanche 3 juillet 2022, afin de demander au CNRD, au nom de la paix et la stabilité de la Guinée et de la Sous-région, ce qui suit :
1- L’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et
la société civile, conformément à l’article 77 de la Charte de la transition,
avec la facilitation de la CEDEAO ;
2- La fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition au lieu des
36 mois imposés par le CNRD de manière unilatérale ;
3- La publication de la liste nominative des membres du CNRD et la
déclaration des biens des autorités de la transition;
4- Le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de
manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et
internationaux de la Guinée;
5- L’ouverture du procès des crimes de sang.»