Depuis son exil, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, multiplie les prises de parole contre les dérives du régime militaire en Guinée. Dans une récente déclaration, l’opposant a salué le courage de certains magistrats qui osent dénoncer les manquements à la déontologie au sein de leur propre corps.
Alors que ces dénonciations font l’objet de vives critiques, l’ancien Premier ministre estime qu’il est nécessaire de rappeler que les magistrats concernés ont “agi en violation de leurs serments”, bafouant ainsi les obligations de réserve liées à leur statut. Pour lui, ces comportements justifient un sursaut collectif : “un sursaut citoyen et patriotique face à toutes les dérives en cours dans notre pays”.
Cellou Dalein Diallo met en garde contre le silence et l’inaction, qu’il considère comme des formes de complicité. “Au risque d’en être complices par notre résignation et notre silence”, affirme-t-il, appelant à une prise de conscience face aux atteintes portées, selon lui, aux fondements de la République.
“La Guinée est au-dessus de tout le monde. La défense de son image et de sa dignité est aussi l’affaire de tous”, poursuit-il, avant de dénoncer avec fermeté l’accaparement du pouvoir par une minorité : “Une poignée d’individus, mûs par des intérêts égoïstes et mercantilistes, gagnés par l’ivresse du pouvoir, ne peuvent donc continuer à dicter leurs lois et prendre en otage le destin de notre peuple”.
L’opposant accuse les autorités actuelles de ne s’appuyer que sur “la force des armes et le recours à la corruption” pour se maintenir au pouvoir. “Ils ne se sentent forts et tout permis que parce qu’on les laisse faire sans leur opposer aucune résistance digne de ce nom. Sinon, ils savent qu’ils sont loin d’être majoritaires ni ne peuvent revendiquer la moindre légitimité.”
Il qualifie les soutiens au CNRD d’“imposteurs” qui, selon lui, cherchent à se donner une image de légitimité en entretenant “de fausses apparences de popularité”. Une stratégie qui, à ses yeux, ne saurait tromper : “Tout le monde est convaincu que l’édifice du mensonge et de la manipulation, qui, du reste, n’ébranle personne, ne tardera pas à s’effondrer comme un château de cartes.”
Face à ce qu’il considère comme une menace pour la démocratie, Cellou Dalein appelle à l’unité nationale : “Les syndicats, les médias, les acteurs politiques, les citoyens, bref toutes les composantes de la nation, doivent s’opposer ensemble au règne de l’arbitraire et à l’instauration d’une nouvelle dictature pour que l’imposture ne passe pas, que la forfaiture ne triomphe pas.”
