Les avocats du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) ont indiqué avoir déposé, mercredi 29 avril 2020, «un signalement auprès de la cour pénale internationale (Cpi) en application de l’article 15 du Statut de Rome» sur les multiples violations des droits humains en Guinée.
Dans leur communiqué, les avocats soulignent qu’ «en menant une répression violente contre l’opposition politique depuis plusieurs années, le gouvernement du Président Alpha Condé s’est en effet rendu coupable de violations graves et répétées de droits fondamentaux d’une partie de la population».
Les avocats dénoncent les persécutions dont sont l’objet les membres du Fndc «fondées sur des considérations politiques et ethniques, de nature à justifier la qualification de crimes contre l’humanité».
«La population guinéenne n’a pas à être prise en otage de la volonté d’Alpha Condé de se maintenir au pouvoir, encore moins au prix de très graves violations des droits fondamentaux, d’une torsion de la Constitution et d’une instrumentalisation de la crise sanitaire pour tenter d’étouffer toute forme d’opposition», déplore-t-on.
«L’impunité doit cesser», préviennent les avocats « pour que la Guinée puisse prétendre à une reconstruction démocratique».
Après ce «signalement»,
«les soussignés attendent de cette procédure qu’après un examen préliminaire par le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, qu’elle débouche sur l’ouverture d’une enquête sur la situation. Ils attendent en effet de la CPI qu’elle enquête notamment sur une série de meurtres pouvant être qualifiés de politiques et sur la répression qui s’opère depuis plusieurs années sur les opposants, compte tenu de l’impossibilité de voir des enquêtes indépendantes menées en Guinée et de voir les responsables traduits en justice devant les juridictions nationales».
Depuis 2011, plus de 150 personnes ont été tuées pendant des manifestations à Conakry et 160 autres seulement qu’à Nzérékoré en marge du double scrutin du 22 mars dernier.