Les faîtières de la société civile guinéenne ont fait une déclaration commune ce mercredi 1er mars 2023, dans laquelle elles déplorent le refus de la main tendue du gouvernement guinéen par certains acteurs sociopolitiques du pays.
Lundi 27 février 2023, le Premier ministre chef du gouvernement a invité les Forces vives de Guinée (FVG) qui ont annoncé une manifestation pacifique le 9 mars 2023 pour faire entendre ses revendications à une rencontre pour aplanir leurs divergences. Contre toute attente, les Forces vives déclinent l’invite et posent des préalables.
Aujourd’hui, certaines faîtières composées entre autres du CNOSCG, de la PECUD, du CONASOC, de l’Association des artisans de Guinée et des mouvements syndicales, ont dénoncé cette attitude et fait des recommandations aux différentes parties, dans une déclaration commune.
Ces organisations indiquent qu’ « Après l’échec des deux dernières transitions, il est normal que la conduite de la présente transition requiert les analyses, la vigilance et l’engagement de toutes les institutions et les forces sociopolitiques ainsi que l’ensemble des citoyens. Cependant, cet exercice doit mettre tous les acteurs face à leur rôle et responsabilité de sauvegarder la quiétude sociale et de s’inscrire dans le processus de dialogue sans les préjugés et cela quelles que soient les circonstances et les préoccupations personnelles ».
Elles notent que les démarches et les conditions, idoines de participation de tous les acteurs sociopolitiques sans exception, ont été réunies pour la conduite d’une transition inclusive et déplorent le refus que certains acteurs sociaux et politiques opposent au CNRD.
« Nous regrettons que le vocable, le discours politique et la façon de revendiquer n’ont toujours pas changé malgré les pertes en vies humaines et de dégâts matériels innombrables, et nous sommes navrés que la plupart des victimes de ces marches politiques soient malheureusement des enfants.
Déplorons le refus délibéré d’une frange de l’espace sociopolitique aux offres de dialogue », a déclaré le Secrétaire exécutif du CNOSG, Ange Gabriel Haba.
Dans le souci de préserver la paix et la cohésion sociale en Guinée, les organisations recommandent au CNRD à :
– Poursuivre la politique de main tendue à l’ensemble des acteurs sociopolitiques ;
– Intégrer le Mouvement Syndical guinéen au cadre de dialogue, inclusif et permanent ;
– Diligenter la tenue du procès de tous les acteurs sociopolitiques;
– Prendre toutes les dispositions idoines pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ;
– Continuer le dialogue avec les institutions sous régionales, régionales et internationales ;
– Élargir le Comité de pilotage du suivi du chronogramme de la transition à la Société Civile, aux Organisations Syndicales et aux Partis politiques ;
– Et, de veiller au respect scrupuleux du Statut des partis politiques.
Par ailleurs, elles invitent l’ensemble des acteurs sociaux à « observer une trêve générale de manifestation sociopolitique sur les voies publiques durant les 24 mois de la transition, conformément à la résolution 26 du cadre de dialogue inter-guinéen, inclusif et permanent ».
Enfin, ces faîtières de la société civile guinéennes ont fait remarquer que « la radicalisation et les discours tendancieux ont toujours endeuillé » le pays.