Comme nous l’avions annoncé, le procès opposant le ministère public à Abdoulaye Sow, secrétaire général de la FESABAG, s’est ouvert ce mardi 19 juillet 2022 au tribunal de première instance de Kaloum avant d’être suspendu par le juge.
À la reprise de l’audience, les avocats de la partie civile ont distribué les copies du document de création, du statut et du règlement intérieur de l’association des magistrats de Guinée qui s’est constituée en partie civile dont la défense doutait de l’existence légale. Pour Me Salif Béavogui, avocat de la défense, ledit document « est nul » puisqu’il « n’est même pas signé ». Et ce n’est pas tout. L’avocat a aussi fait savoir que le procès verbal interrogatoire de leur client a été « tronqué, modifié ». Il a ajouté par ailleurs que ce qu’a dit Abdoulaye Sow «n’est pas outrageant…».
Pour sa part, le président du tribunal a déclaré que « le ministère public peut maintenir son élan de poursuite contre Abdoulaye Sow. Mais si le tribunal examine le dossier et qu’il trouve après qu’il ne répond pas aux critères, le tribunal tirera toutes les conséquences du droit », a martelé Kabinet Keita qui a ordonné la poursuite des débats. Ainsi, il a donné la parole à Abdoulaye Sow pour être entendu sur les faits qui sont reprochés à lui, en tant que secrétaire général de la Fédération syndicale autonome des Banques et Assurances de Guinée. Des propos tenus dans une déclaration que la FESABAG a livrée le 13 juillet 2022.
Abdoulaye Sow est ensuite revenu de long en large sur les propos qu’ils ont mentionnés dans leur déclaration pour laquelle il est poursuivi en répondant aux questions du président du tribunal, du parquet, des avocats de la partie civile et ceux de la défense.
Après les débats de fond, le président du tribunal de Kaloum a recueilli l’avis des parties avant de prendre une décision. La partie civile a demandé le renvoi du procès d’un jour pour des raisons de maladie d’un de ses éléments. Le parquet a abordé dans le même sens de renvoi, mais à huitaine en s’opposant à la mise en liberté provisoire d’Abdoulaye Sow qui a insisté que le prévenu doit retourner en prison.
La défense, de son côté a demandé la relaxe de son client en exhortant Kabinet Keita de ne pas accéder à la demande de la partie civile et du ministère public. Elle a sollicité la remise en liberté provisoire au cas où le juge décidera en toute indépendance de renvoyer l’affaire.
Au terme des débats, le juge a suspendu l’audience avant de rendre sa décision. Il ordonné le maintien d’Abdoulaye Sow en prison en renvoyant l’affaire au jeudi 21 juillet 2022 pour les plaidoiries et des réquisitions. Au sortir de la salle d’audience, la défense a exprimé sa d’exception.
Djély Mamadou Kouyaté