Ce mardi 22 mars 2022, une cérémonie de prière et de bénédiction a été organisée en la mémoire des personnes tuées lors de la répression des manifestions contre la modification de la Constitution permettant à Alpha Condé de se faire un troisième mandat.
Selon les organisations de défenses des droits de l’homme, les manifestations contre le changement de la Constitution réprimées de 2019 à 2020, ont fait un bilan de 44 morts. Une donnée fournie par l’OGDH, Amnesty International Guinée, Human Right watch, FIDH et la CGCPI.
Ces statistiques ne font pas mention des victimes enterrées dans les fosses communes à Nzérékoré le jour du scrutin législatif et référendaire, puisque ceux-ci n’ont pas été dénombrés, a-t-on appris.
Mamadou Alpha Tes Diallo, porte-parole des victimes, se souvient : « Le 22 mars Alpha Condé a décidé d’organiser un coup de force pour passer à une nouvelle constitution pour braver la volonté du peuple de Guinée. Ce jour-là nous sommes sortis, nous avons eu des morts, plus de 20 personnes sont handicapées à vie. Elles ne peuvent pas se déplacer. Elles font leur besoin sur le lit. Aujourd’hui, nous avons décidé d’organiser une cérémonie de prières à la mémoire de ces victimes du 22 mars. »
Parlant des journées de” Vérité et de pardon” les victimes pensent que ces assises nationales qui ont débutées aujourd’hui, c’est juste pour amuser la galerie. Pour elles, il n’y a pas de pardon sans la justice.
« Je profite de cette tribune pour dire au Colonel Mamadi Doumbouya, pas de pardon, pas de réconciliation tant qu’il n’y aura pas de justice. Je sais de quoi je parle. Pas de pardon ni de réconciliation sans la justice. Nous leur invitons vraiment à amorcer une enquête pour qu’il y ait une lumière sur les victimes des répressions de 2010 jusqu’à 2021. Il y avait une commission nationale de réconciliation. Elle a même fait un rapport. Nous les invitons vraiment à suivre ce rapport. De créer une commission de vérité justice et enfin la réconciliation », a recommandé le Mamadou Alpha Tes Diallo.