En décembre 2020, un accrochage inter-ethnique a éclaté dans la ville de Macenta, située au sud de la Guinée, faisant plusieurs morts et d’immenses dégât matériels. Des arrestations ont également eu lieu, occasionnant l’inculpation et la mise en détention de nombreuses personnes.
Des personnes interpellées ont séjourné à la Maison centrale de N’zérékoré pendant une année, sans jugement. Par endroits, près de cinq parmi elles sont décédées, malgré les alertes lancées par des organisations de défense des droits humains, sous le régime d’Alpha Condé.
La situation a été évoquée lors du conseil des ministres, hier jeudi. Chemin faisant, le Colonel Mamadi Doumbouya «a instruit la garde des sceaux de prendre toutes les dispositions nécessaires devant permettre l’ouverture rapide des procès dans la préfecture de Macenta […]», a signalé le porte-parole du gouvernement, dans son compte-rendu.
Ce dossier avait été pourtant clos depuis le mois de juin. Faute d’une maison centrale à Macenta, les détenus, au nombre de 43, qui étaient en attente du jugement ont été conduits à N’zérékoré.
«L’ordonnance de renvoi dans cette affaire a été faite depuis le mois de juin. Dès après l’ordonnance de renvoi, moi, j’ai fait le rapport qui date du 22 juin 2021, adressé au ministre Mory Doumbouya (ex-ministre de la justice). Le rapport est allé avec un budget pour l’organisation de ce procès pour que le tribunal se déplace pour N’Zérékoré. Ça peut prendre un mois le jugement…», avait dit Abdoulaye Babadi Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance de Macenta, aux médias locaux.