Dans la soirée du mercredi 24 novembre 2021, le président de la transition a instruit aux Directeurs des affaires financières des ministères et institutions républicaines, les directeurs des régies financières et directeurs d’établissements publics administratifs de déposer leurs documents de voyages.
Cette annonce fait suite aux résultats des échanges entre les responsables financiers et la commission technique du CNRD qui aurait révélé des irrégularités dans la gestion financière. Spécialiste en finance publique, Alhassane Makarena Kaké a confié à notre rédaction ce que suppose la loi en pareille circonstance.
« Dans la Constitution guinéenne qui a régi la gestion des présidents des institutions républicaines et des DAF, cette constitution a dit clairement que tout agent public est responsable de son activité et doit rendre compte de sa gestion. Avant qu’on ne soit nommé DAF ou président d’une institution, cette loi existait et elle existe toujours. Mais malheureusement, ils n’ont jamais rendu compte. Donc juridiquement en Guinée c’est possible », a-t-il expliqué avant de poursuivre:«Quand on veut que quelqu’un rende des compte, le minimum c’est de lui dire de ne pas sortir du pays, pour qu’il soit sous contrôle des autorités. Maintenant pour que la procédure administrative soit exécutée il faut que l’individu soit en place. Et pour qu’il soit en place il y a plusieurs procédés qu’on peut faire. Premièrement c’est de les prendre et les foutre tous en prison. La deuxième option on vous dit rester chez vous mais on confisque vos papiers. Donc la première option est légale et la seconde aussi. Et personne ne dira qu’on bloque leurs droits de liberté parce qu’ils savaient que la loi existe avant même d’accepter le poste ».
Le juriste encourage l’application de la loi en Guinée. Selon lui, c’est cette dose qui manquait à la Guinée afin de lutter contre la corruption.
« Aujourd’hui, l’actuelle autorité veut qu’ils rendent compte. Et elle est dans le plein droit de demander aux gestionnaires de déposer les papiers pour les empêcher de fuir. La maladie de la Guinée c’est la non application de la loi. Dès qu’on applique la loi nous sommes guéris. Moi je les félicite et les encourage parce qu’’ils veulent appliquer la loi », a-t-il conclu.
Madeleine kotus