#ProtegeonsNosRecoltes, est une initiative citoyenne qui se propose de protéger les entrepreneurs en leur accompagnant dans leur intégration socioéconomique au sein des localités propices à l’exploitation et au développement de leurs activités. Elle se veut être un outil de sensibilisation, d’information, de formation, d’implication et de conciliation des intérêts des différents acteurs impliqués dans l’aventure de la création et du développement d’entreprises agricoles, artisanales en Guinée.
Dans cet entretien accordé à notre rédaction, Danda Diallo, fondateur de l’incubateur “Ose ton emploi”, l’initiateur du concept nous parle de la nécessité de la création d’une telle structure.
Guinee360: ProtegeonsNosRecoltes, une initiative qui se veut défenseure des citoyens victimes d’agression dans leurs activités agricoles, d’où est venue l’idée de sa mise en place?
Danda Diallo: C’est une initiative citoyenne et solidaire qui se propose de faire les activités de sensibilisation et d’accompagner l’entrepreneur dans le cadre de son intégration socioéconomique dans les localités de son choix. Moi je me suis senti interpellé, parce que je suis à la base fondateur d’un incubateur, formateur, j’accompagne les jeunes entrepreneurs, je fais la promotion de l’entrepreneuriat…Je me suis dis, qu’au regard de tout ce qui se passe depuis des années, qu’on ne peut pas rester les bras croisés, voir les exploitations des jeunes que nous encourageons tous les jours, voir leurs entreprises, les fruits de leurs efforts se détruire. Là, on l’obligation d’agir. Je me suis senti concerné, et c’est dans ce sens-là que je me suis dit qu’il faut agir. Il faut faire quelque chose… C’est dans ce contexte que j’ai lancé le #ProtegeonsNosRecoltes, puisque, quelque part, ces récoltes-là, c’est à la fois des récoltes agricoles mais c’est aussi les récoltes parce que ce sont des emplois qui sont créés, c’est des revenus qui sont partagés et ce sont, plusieurs familles qui vivent de ces exploitations.
Visiblement, la structure se fixe d’immenses objectifs afin de gagner le pari. Dites-nous, comment comptez-vous procéder, notamment sur l’accompagnement judiciaire des victimes? Est ce qu’il y a des dossiers devant la justice ?
Il faut dire qu’on est en train d’apprendre petit à petit. Parce qu’on s’est rendu compte quelque part que, ce qu’on est en train de voir sur les médias sociaux, ce n’est pas tout. On a compris qu’il y a tellement de victimes. Ceux qui sont en train de communiquer pour montrer leurs mécontentements, sont très peu par rapport à l’ensemble des entrepreneurs qui sont en train de tout perdre. Ça c’est un constat qui est aussi alarmant. Et on s’est rendu compte qu’il y a eu un, deux ou quelques cas des entrepreneurs qui ont engagé des dossiers auprès de la justice, des autorités locales…Pour les dernières victimes, quand on leur a posé des questions, pour dire, est-ce que vous allez porter plainte ou pas, ces personnes nous on dit carrément, attention, on a vu des cas qui n’ont pas prospérer. Quand on se lance dans cette démarche, c’est encore du temps qu’on perd et c’est de l’argent qu’on engage. Donc quelque part aussi, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Et je pense que ce n’est pas logique. L’entrepreneur, n’est pas là pour lui tout seul, mais il est là pour développer le tissu économique local. Il est là pour créer les emplois, pour stabiliser certaines familles autour des exploitations qu’il est en train de développer. Il a besoin d’être protégé, d’être accompagné, je pense que, nous sommes tous concernés.
Est-ce que, dans vos démarches, vous prendrez en compte aussi les cas antérieurs avant la mise en place de votre structure?
C’est qu’on est en train de faire, c’est pas un combat pour un ou deux entrepreneurs, c’est un combat pour l’entrepreneuriat. C’est un combat pour les communautés locales, parce que c’est là-bas aussi qu’on indexe pour dire que tel ou tel est fautif. Notre combat aujourd’hui, c’est de sensibiliser et d’apprendre à tout le monde que nous avons des intérêts communs et liés. Une exploitation agricole dans une localité donnée, n’a que des bénéfices, des avantages, par rapport à cette localité. Donc, c’est à la fois tous les entrepreneurs agricoles pour ce départ, c’est aussi les communautés, parce qu’on a compris aussi que c’est quelques personnes qui sont peut-être en conflit avec l’entrepreneur qui vient détruire, et après on pense que c’est toute une communauté qui se lève. Il faut carrément construire le très bon discours et remonter les vrais faits, les bonnes informations pour que les gens soient édifiés, pour qu’on fasse attention.
Quelles sont vos stratégies sur le terrain en vue de réussir dans vos démarches ?
On est en train de construire ces stratégies. L’initiative a été lancée il y a, à peine quelques jours. Elle est en train de grandir, parce que, ce que j’ai compris, pour un début, les gens avaient peur d’en parler. Mais à chaque fois que j’explique par des communications médias, réseaux sociaux, tout de suite, les gens adhérent. On est en train de grandir en terme de nombre. Donc on construit cette stratégie petit à petit. Pour l’instant, ce qu’on a envisagé, c’est de faire en sorte d’être entendu. Donc, de toucher, d’alerter les autorités, tous les partenaires qui sont, en amont, en train de travailler sur la promotion de l’entrepreneuriat. C’est aussi de travailler pour que les autorités locales, puissent être informées.
Peut-être que les quelques cas de ces jeunes qui ont porté plainte ça et là, n’ont pas adopter la meilleure procédure. C’est pourquoi on ira de manière collective, pour les alerter, les informer… Pour moi, c’est important qu’on procède ainsi pour qu’ils puissent recevoir l’information de la plus belle manière afin qu’ils puissent agir.