Le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile a annoncé le 4 novembre dernier, l’interdiction de la vente du carburant dans les marchés, en dehors des installations appropriées et autorisées. A Conakry, cette décision n’est pas salutaire chez certains travailleurs des stations services.
«Cette interdiction ne va pas dans notre intérêt parce-que nos plus gros clients viennent s’approvisionner en grande quantités, avec des fus ou bidons pour acheminer à l’intérieur du pays .», ce témoignage est d’un gérant d’une station service à Gbessia, qui a préféré intervenir sous anonymat.
Économiquement, selon lui, cette décision va diminuer la vente et l’afflux de la clientèle et sur le revenu.
«Il ne faut pas oublier que notre gain augmente en fonction de nos ventes , l’intérêt que nous avons avec la vente de 40 litres ne peut pas générer le même intérêt avec 10 litres. Dans ce cas, il y aura forcément un déficit . C’est à l’Etat d’organiser et structurer cette vente sur le marché noir, on a des engins qui ne consomment pas que le carburant provenant des stations.»
Fatoumata Condé veuve et mère de 8 enfants est vendeuse de carburant sur le marché noir depuis 10 ans. Cette activité lui permet non seulement de couvrir les frais de scolarité de ses enfants mais aussi d’assurer la dépense quotidienne.
Elle affirme que cette décision est injuste et cause du tord à de nombreuses familles guinéennes.
«Comment est-ce que le gouvernement peut décider un beau matin de nous priver de ça ? C’est un travail comme tous les autres. Si ce gouvernement sait qu’il ne peut pas améliorer nos conditions de vie, qu’il soit au moins capable de nous laisser gagner dignement notre vie.», se lamente-t-elle.