Menacées de déguerpissement depuis le 30 septembre dernier, plus de 252 familles de la localité de Kipé II sont toujours devant la justice, pour obtenir gain de cause sur la légalité de leur occupation de la localité.
Après ce troisième renvoyé d’audience, ce vendredi 02 novembre 2018, la poursuite judiciaire contre l’État semble se présenter pour lui comme un nouveau moyen de procéder au déguerpissement des familles, pourtant interdit pour le moment par un arrêt du tribunal de première instance de Dixinn.
Accusé de jouer à la montre, par les avocats des plaignants, l’agent judiciaire de l’État qui s’est excusé pour la troisième fois, a justifié cette demande sur “l’obtention d’un temps d’examination des pièces et répondre par rapport à l’assignation, la reconnaissance de propriété formulée par les demandeurs” a expliqué Moris Saa Tolno remplaçant de l’agence judiciaire de l’État Seriba Mory Kanté.
“Ces multiples renvois inquiètent la partie civile, à cause des correspondances adressées aux familles les demandant de libérer immédiatement les lieux” selon Me Salif Béavogui de la partie civile.
Convaincu que l’État fait un amalgame sur l’adversaire et le lieu, qui serait une partie du grand quartier de Kipé, et non la zone opérationnelle de Koloma qu’il réclame, les avocats de la partie civile ont d’ailleurs sollicité auprès du tribunal “que le dossier soit communiqué au ministère public pour ses observations, que le procès avance, mais également un jugement avant du droit interdisant toute opération de déguerpissement de la part de l’État“.
La partie plaignante va donc devoir attendre jusqu’au 09 novembre prochain, pour savoir la suite de leur requête, mais aussi espérer voir un jugement dans ce bras de fer contre l’État.