L’exacerbation de la crise sociopolitique amène à redouter des violences à Conakry. Pendant que l’opposition mobilise ses militants pour exiger «les vrais résultats des communales», le parti au pouvoir, quant à lui, y voit à travers “ces agissements“, des manœuvres visant à déstabiliser le gouvernement et appelle à «défendre le régime d’Alpha Condé».
La situation politique guinéenne a pris une tournure inquiétante. A observer les agissements des acteurs politiques, l’on admet les énormes risques de troubles que le pays encoure.
Les manifestations
Après celle du 26 février qui a fait un mort, l’opposition appelle les citoyens à observer une journée ville morte, ce lundi 12 mars, et projette le déclenchement d’une série de manifestations à travers tout le pays à partir du mercredi.
Le parti au pouvoir accuse les opposants, particulièrement, l’Ufdg, de vouloir déstabiliser le régime. A cet effet, les jeunes du Rpg Arc-en-ciel se sont réunis ce dimanche au siège du parti pour examiner la situation. Parmi les dispositions prises, figure «la mobilisation pour défendre gouvernement». Les donzos, chasseurs traditionnels, sont déjà mobilisés contre les manifestations de l’opposition. Ils étaient dimanche à la réunion du RPG Arc-en-ciel. Donc le risque est grand.
La grève syndicale
Le gouvernement et le syndicat peinent à trouver un compromis. Les négociations entamées au lendemain de la rencontre entre le secrétaire général du Syndicat des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg), Aboubacar Soumah et le chef de l’Etat sont infructueuses. Les grévistes ont rejeté la proposition du gouvernement de payer les 40% du point d’indice 1030 par tranche et appellent à la poursuite de la grève.
Les risques des troubles
La semaine écoulée a été émaillée des manifestations à travers la capitale Conakry. Jusque-là, tenues à l’écart, les femmes se sont finalement jointes aux manifestations. Celles de l’opposition ont protesté contre l’impunité le mercredi 7 mars. Cela a ouvert la voix, les jours qui ont suivi, à des manifestations dans les 5 communes de Conakry Pour exiger la reprise des cours dans les écoles.
Tous les ingrédients sont donc réunis et qui, si on ne prend garde, pourraient déclencher des violences politiques à l’allure communautaire dans le pays. Comme ce fut le cas à Kalinko ou 5 enfants ont péri calcinés.