Le préfet de Labé, El hadj Safioulaye Bah, a comparu ce mercredi 17 janvier 2018 devant le tribunal de première instance de Labé. Il est poursuivi par l’opérateur économique El hadj Bhoye Garambé pour quatre chefs d’accusations, dont un de séquestration et autre d’abus d’autorité.
Il était 9h5 quand El hadj Safioulaye Bah est entré dans la Cour du TPI de Labé. Vêtu de sa traditionnelle tenue de préfet, de sa paire de lunettes, dès sa descente de son véhicule de commandement, il s’est dirigé vers les bureaux des autorités judiciaires.
Les avocats de la défense et de la partie civile étaient déjà présents.
A 9h44, l’audience est ouverte par le président de la Cour, Aboubacar Thiam, et le préfet de Labé est invité à se présenter à la barre.
Cette première étape concernait la fixation du montant de la consignation. Le procureur évoque 10 millions GNF. Sans que le préfet ne bronche un mot, les contradictions s’ouvrent entre avocats de la partie civile et de la défense.
Les premiers portés par Me Amadou Kourouma, rappellent au président de la Cour que «c’est une nécessité pour le tribunal de Labé de bien gérer le dossier.” Il a demandé au tribunal d’être raisonnable dans la fixation de la caution, en la rabaissant à deux millions GNF.
Pendant ce temps, le préfet de Labé est invité par ses avocats à prendre une chaise. « Non c’est bon, ça dépend de la durée mais je suis là”, a répondu El hadj Safioulaye Bah, visiblement très détendu.
La défense réagit par le canal de Me Sidiki Bereté épaulé de certains de ses confrères. Il estime d’entrée que la Cour est incompétente de tenir le procès: «Une caution d’une infraction criminelle ne peut pas être fixée par une cour correctionnelle. Vu que notre client est reproché des infractions dont la séquestration qui est criminelle, nous vous invitons à agir en homme de droit. Il n’y a pas de citation directe en infraction criminelle. Nous demandons l’annulation pure et simple de la procédure, pour incompétence de la cour ».
Le président de la Cour, Aboucar Thiam suspend l’audience pour quelques minutes, avant de rappeler tout le monde à 10h30. Il déclare simplement que sa Cour est «incompétente», dans la gestion de l’affaire.
Reste à savoir si la partie plaignante annulera les charges criminelles pour faire comparaître à nouveau l’autorité préfectorale, ou si le dossier est définitivement clos. Affaire à suivre…