À trois semaines de l’élection présidentielle, le président sortant Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat consécutif, a présidé le jeudi 2 octobre 2025 une réunion du Conseil national de sécurité (CNS) consacrée à l’évaluation de la situation sécuritaire du pays.
Selon le communiqué lu a la télévision nationale par le ministre Fidèle Sarassoro, secrétaire exécutif du CNS, la sécurité s’est globalement améliorée sur l’ensemble du territoire. Mais à l’approche du scrutin, les autorités annoncent un dispositif exceptionnel : 44 000 éléments des forces de défense et de sécurité seront mobilisés dans le cadre de l’opération “Espérance”. Des patrouilles mixtes, motorisées et pédestres seront déployées à travers le pays pour garantir un vote apaisé.
Le Conseil national de sécurité a souligné que « la situation sécuritaire de notre pays connaît une amélioration continue sur l’ensemble du territoire national », tout en insistant sur la nécessité de rester vigilant. Le président Ouattara a, de son côté, adressé ses félicitations aux ministres en charge de la Défense et de la Sécurité ainsi qu’au haut commandement militaire pour les préparatifs engagés.
Cependant, le communiqué met en garde contre une montée des tensions verbales. Depuis la validation, le 8 septembre, de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel, certains responsables politiques tiennent, selon le CNS, « des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif et diffusent de fausses informations de nature à troubler l’ordre public ».
Le Conseil rappelle que « conformément à l’article 138 de la Constitution, les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent au pouvoir public, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale ». Toute contestation est donc qualifiée d’illégale et expose ses auteurs à des sanctions prévues par la loi.
Cette décision du Conseil constitutionnel a suscité de vives réactions, notamment après le rejet des candidatures de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, deux figures majeures de la scène politique ivoirienne, désormais exclues de la course.
La situation reste sensible dans un pays marqué par une instabilité chronique et toujours hanté par les violences postélectorales de 2010-2011, qui avaient fait plusieurs milliers de morts lors de la guerre civile opposant les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara.