À la veille de la célébration du 67e anniversaire de l’indépendance de la Guinée, le ministère de l’Industrie et des PME a placé le secteur privé au centre des festivités nationales en organisant la Journée du secteur privé, ce mercredi 1er octobre 2025 à Conakry.
L’événement s’inscrit dans le cadre de la Semaine nationale de l’indépendance, célébrée cette année sous le thème évocateur : « S’inspirer du passé pour construire le futur ensemble : la souveraineté économique ».
Une initiative qui marque la volonté affirmée du gouvernement guinéen de faire du secteur privé un pilier de la transformation socio-économique du pays.
C’est devant un parterre d’entrepreneurs, d’acteurs économiques, de membres du gouvernement et d’institutions que Diaka Sidibé, ministre de l’Industrie et des PME, a ouvert les travaux.
Dans son discours, elle a réaffirmé le rôle central du secteur privé dans la marche vers une Guinée économiquement souveraine.
« Ce sont les entreprises, les PME et les investisseurs qui portent les projets, innovent, créent des emplois et traduisent en actes concrets l’ambition nationale de développement et de prospérité partagée », a-t-elle souligné, appelant à renforcer les synergies entre secteur public et privé.
La ministre a mis en avant le programme structurant Simandou 2040, véritable feuille de route du développement économique guinéen.
Articulé autour de cinq axes stratégiques — agriculture, éducation, infrastructures, économie et santé — ce programme illustre la vision portée par le président de la transition le Général Mamadi Doumbouya et mise en œuvre par le Premier ministre Bah Oury.
Prenant la parole, Ansoumane Kaba, président de la Confédération générale des entreprises de Guinée (CGE-GUI), a rappelé les défis et les opportunités liés à la souveraineté économique.
Il a salué le thème de cette journée comme étant particulièrement pertinent et a exhorté à une transformation en profondeur des structures économiques nationales.
« La souveraineté économique, c’est la capacité d’un pays à maîtriser ses ressources, ses chaînes de valeurs, et de faire des choix stratégiques pour une croissance durable et résiliente », a-t-il expliqué, plaidant pour une meilleure valorisation locale des ressources naturelles.
Dans un second temps, il a mis l’accent sur les instruments nécessaires à cette transformation, notamment l’application effective de la loi sur le contenu local et la mise en place d’un fonds de financement de l’économie.
« Nous devons développer des champions locaux, créer un cadre d’investissement attractif, et transformer l’économie informelle pour bâtir une Guinée souveraine, prospère et inclusive », a-t-il insisté, soulignant la détermination du secteur privé à s’inscrire pleinement dans cette dynamique.
Pour le ministre du Budget, Facinet Sylla, cette journée s’inscrit dans une logique de continuité dans les célébrations nationales. Après la jeunesse et la culture, le secteur privé vient boucler une séquence symbolique autour des piliers de la souveraineté économique.
« Ce 67e anniversaire n’est pas seulement une commémoration, c’est un appel à reconnaître que notre indépendance passe par la souveraineté économique », a-t-il déclaré, en insistant sur la place stratégique du programme Simandou 2040.
Le ministre a aussi rappelé la responsabilité collective dans la construction d’un avenir durable, appelant les entreprises guinéennes à se positionner sur des projets à forte valeur ajoutée.
« Il vous appartient désormais de vous orienter vers des partenariats porteurs de transferts de compétences et de technologies. C’est à ce prix que le secteur privé guinéen pourra pleinement jouer son rôle de moteur de croissance », a-t-il affirmé, évoquant notamment l’enjeu de la remobilisation de la main-d’œuvre issue du projet Simandou.
La journée s’est conclue par une série de panels thématiques sur la souveraineté économique, réunissant des acteurs économiques guinéens, des cadres de l’administration, ainsi que des anciens ministres.
Ces échanges ont permis d’approfondir les pistes de collaboration entre l’État et les entreprises, de proposer des réformes concrètes et de renforcer le dialogue public-privé.
En plaçant le secteur privé au cœur de la célébration de son indépendance, la Guinée envoie un message fort : l’autonomie économique ne saurait être atteinte sans l’engagement actif des entrepreneurs nationaux.
Ainsi, ce 1er octobre donc, une étape a été franchie vers une Guinée résolument tournée vers une croissance endogène, inclusive et souveraine.