Des dizaines de riverains de la décharge de Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, sont descendus dans la rue ce dimanche 15 juin 2025, pour exprimer leur colère et interpeller directement le chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya. 

Leur revendication est sans équivoque : la délocalisation immédiate de cette décharge à ciel ouvert, devenue un véritable fléau pour la santé publique et l’environnement.

Sous un soleil accablant, face à une montagne de déchets fumants, les manifestants — parmi lesquels de nombreux enfants et jeunes — ont brandi des pancartes aux messages forts : « Nos enfants méritent un air pur » ou encore « Daresalam n’est pas une poubelle », entre autres. 

Cette mobilisation pacifique mais résolue incarne le désespoir d’une population à bout de souffle. Depuis des années, les habitants vivent dans un environnement saturé de gaz toxiques, de fumées irritantes et de nuisibles, exposés quotidiennement à des risques graves pour leur santé. L’odeur pestilentielle est omniprésente.

Le drame du 22 août 2017, qui avait causé la mort d’une dizaine de personnes lors de l’éboulement d’une partie de la décharge, reste profondément ancré dans les mémoires. Huit ans plus tard, la situation est quasiment inchangée. Les promesses de relogement et de sécurisation des lieux formulées par les autorités peinent toujours à être mises en œuvre.

La scène de ce 15 juin est bouleversante : des enfants marchant aux côtés de leurs parents, réclamant simplement le droit fondamental de respirer un air sain. Ce cri d’alarme, lancé au sommet de l’État, résonne comme un ultime appel à la dignité.

La mobilisation intervient alors que les premières grandes pluies s’abattent sur la capitale guinéenne, ravivant la peur d’un nouveau glissement meurtrier.