Dans une déclaration faite lors de l’Assemblée hebdomadaire de son parti ce week-end, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie d’«instrumentalisation de la justice » par le régime du CNRD. Selon lui, la justice guinéenne est devenue un outil de répression, utilisée pour faire taire les voix dissidentes et conforter le pouvoir en place.

« La justice est instrumentalisée, elle déclenche des poursuites sans objet », affirme-t-il, soulignant que de nombreuses condamnations sont prononcées sans base légale, notamment contre des leaders politiques, des acteurs de la société civile et même de simples citoyens.

L’ancien Premier ministre pointe du doigt une campagne massive d’intimidation et de corruption, orchestrée, selon lui, pour créer une illusion d’unanimité nationale en faveur du maintien du général Mamadi Doumbouya au pouvoir.

« Ils veulent donner le sentiment que toute la Guinée est mobilisée pour le maintien au pouvoir de Mamadi Doumbouya », a-t-il déclaré, évoquant un climat de peur généralisé.

Le cas d’Aliou Bah, récemment condamné à deux ans de prison pour « offense au chef de l’État », est selon l’opposant guinéen, l’illustration la plus récente et la plus flagrante de cette dérive judiciaire.

« Aliou Bah n’a jamais offensé. Il a seulement eu le courage de dénoncer ce qu’il considère comme contraire à la loi et aux libertés fondamentales », soutient-il.
Cellou Dalein Diallo affirme que tous les Guinéens sont touchés par cette stratégie d’intimidation, qui contribue à fragiliser davantage les fondations démocratiques du pays.

Dans un contexte où la transition politique devait être synonyme de renouveau démocratique, les propos de Cellou Dalein Diallo résonnent comme une alerte.

Ils mettent également en lumière les tensions croissantes entre le pouvoir en place et une opposition de plus en plus marginalisée, dans un pays toujours en quête de respect des droits fondamentaux.