Un mois après la promesse du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, de régler le problème de l’insalubrité dans la ville de Conakry, les rues de la capitale guinéenne continuent à être jonchées d’ordures. Entre langueur du gouvernement et désillusion de la population, chaque citoyen cherche sa petite solution.
Du km36 au centre-ville Kaloum, remontant la banlieue sur l’autoroute le prince jusqu’à l’entrée de la préfecture de Dubréka (Kagbélen), et longeant les deux corniches nord et sud de la capitale, les ordures signent leur apogée à l’heure où la guerre leur a été déclarée par le gouvernement.
Auparavant présents dans les places publiques, caniveaux et les plein-terres de l’autoroute le Prince, ces immondices sont devenus aujourd’hui, les nouveaux serpents de mer des rues de Conakry. Des serpents de mer crées par l’opération de curage des caniveaux, qui déplacent les ordures des caniveaux pour le trottoir.
Face à ces nombreuses mesures entreprises par l’Etat qui tardent à faire de véritables effets, mais aussi qualifiées de ” tape à l’œil” par la plupart des citoyens de la capitale, certaines personnes préfèrent chercher leur propre solution.
“Assainir, peindre et fleuri la rue, pour ne pas que des citoyens viennent jeter leurs ordures”, c’est la solution qu’à cherché Siddy vendeur de prêt-à-porter à Enco-5. A travers son opération d’assainissement d’une dizaine de mètre des pleins-terres de l’autoroute le Prince, il a réussi a dissuader les personnes qui jettent les ordures dans cette partie de la rue.
Pour lui, la solution est toute simple “on a pas besoin d’écrire ou de sensibiliser les gens pour ne pas qu’ils mettent des ordures ici, parce que l’environnement lui même dégage une propreté. Je pense que les gens qui s’adonnent à cette pratique ne le font pas par incivisme, la responsabilité est à imputer à l’Etat qui ne prend pas des dispositions pour l’assainissement. Et puisque l’Etat ne le fait pas moi j’ai trouvé ma propre solution, parce que je veux que chez moi soit propre et je sais qu’il ne faut pas compter sur l’Etat pour ça. J’ai déjà dépenser plus d’un million GNF pour cette partie de la rue et à chaque 4 mois je renouvelle la peinture”.
Si pour Siddy, la solution c’est l’investissement personnel qui compte, d’autres préfèrent plutôt perturber la circulation en faisant descendre les ordures qui se trouvent sur les plein-terres dans la voirie, avant de “peindre les plein-terre planter des fleurs et surveiller le lieu puisque nous passons notre journée ici. Certainement d’autres jeunes des autres quartiers vont prendre l’exemple sur nous. Quand tu veux changer ton pays, tu commences par arranger chez toi d’abord, signe de bon exemple et de motivation pour les autres” a expliqué Souleymane Bangoura, habitant du quartier Symambocia enco5.
Malgré ces quelques actions qui sortent de l’ordinaire, le résultat reste peu reluisant, causé par le manque de bonne politique d’assainissement, mais aussi une autre responsabilité de la population qui est la principale productrice de ces immondices et ne cherchant que peu de solution, pour pousser les décideurs à prendre des solutions pérennes.
Pour le moment chacun prend sa dose de mauvaise odeur, boue, chenille rampante… En cette saison hivernale.