Les violences faites aux femmes sont légion en Guinée. Récemment, Aicha Touré a perdu la vie quelques heures après avoir mis au monde son bébé. Un décès qui serait dû aux violences conjugales qu’elle a subies avant. Aujourd’hui, Oumou Hawa Diallo, ayant subi des violences conjugales, sort de son silence.
Oumou Hawa Diallo a subi deux formes de violence. D’abord elle a subi un mariage précoce, puis des mauvais traitements dans son foyer. Un mois après s’être marié précocement à un gendarme, elle commence a recevoir les foudres de son époux.
«Ça a commencé un mois après le mariage en 2011, puis ça s’est intensifié au fil du temps», a-t-elle, avant d’ajouter que même en état de famille, elle avait des problèmes avec son mari : «Même étant enceinte il me violentait. Ma fille, je l’ai accouchée prématurée en décembre 2012. Deux mois après l’accouchement, il m’a frappée, traînée par terre.»
Ces violences l’ont obligée à se faire hospitalisée durant deux semaines. Puis, elle est revenue dans son foyer contre elle, car ses parents ne voulaient pas entendre parler de divorce.
«Toute l’année de 2012 a été pour moi un véritable calvaire. À cela, s’ajoute les histoires de ses petites sœurs que je subissais. En mais 2013, il m’a frappée. Mon visage était enflammé. J’ai fais une semaine sans pouvoir voir quelque chose de mes yeux. Les voisins ont tout fait pour qu’il m’amène à l’hôpital, mais il a refusé. C’est son grand père qui habite dans un quartier voisin qui m’avait envoyée au centre de santé de Wanindara. C’était en mai 2013. Quand je me suis remise de ces blessures j’ai fait face à ma famille. J’étais décidée de quitter. Mon mari », explique-t-elle.
«Six ans après ces violences, confie-t-elle, on m’a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique. Je vivais avec ça depuis tout ce temps, sans le savoir.» Puis de conclure : «Je pensais que je devenais folle.»
Aujourd’hui, il y a tant de femmes qui subissent tas de problèmes, soit avec leurs époux, soit avec leurs belles-familles. Mais rares sont celles qui ont le courage de parler, à cause notamment des pesanteurs sociales.