Il s’agit d’un plan stratégique halieutique pour les cinq prochaines années, et qui porte sur une vision réaliste et partagée du développement durable du secteur de la pêche en Guinée. Il a été présenté à travers une table ronde tenue ce mercredi 30 novembre 2022, avec la participation de plusieurs membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et les acteurs de la pêche artisanale.
Ce plan stratégique halieutique est inscrit aux objectifs du CNRD, ainsi qu’au programme de référence intérimaire de la transition, ce qui, selon la cheffe de département de la Pêche, est un gage qui ne restera pas dans les tiroirs.
«Son financement permettra d’amorcer véritablement le secteur de la pêche en Guinée. Par ailleurs, le plan stratégique est en cohérence avec les objectifs du développement durable, notamment l’éradication de la pauvreté, l’éradication de la faim, la conservation et l’exploitation de manière durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins de développement. C’est le lieu d’exprimer ma gratitude à la Banque mondiale dont l’appui technique et financière ont permis l’élaboration et l’adoption de ce plan stratégique. Cette table ronde qui regroupe les partenaires traditionnels vise trois objectifs : premièrement, présenter le projet aux différentes parties prenantes des projets et programmes des sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture dont l’ambition est d’assurer la mise en œuvre des coordonnées, des priorités nationales de développement de la pêche et de l’aquaculture ; Deuxièmement, solliciter l’accompagnement des partenaires techniques et financiers ou potentiels du secteur de la pêche pour le financement des activités mises en œuvre ; Troisièmement, recueillir auprès de vous, des opportunités ou des possibilités existantes en matière d’investissement en faveur du secteur de la pêche », a détaillé Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’économie maritime.
La ministre du Plan et de la Coopération, prenant la parole dans cette circonstance, a signalé que la Guinée entame la période 2023-2027, avec des atouts majeurs et des acquis obtenus depuis 2015. Ainsi, le plan stratégique halieutique 2023-2027, tire des leçons de la mise en œuvre du plan précédent et s’appuie sur les segments du programme de référence intérimaire.
«Ce programme a pour objectif, de diversifier notre économie à travers entre autre, l’amélioration de la contribution des sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture à la croissance économique de la Guinée. Il permettra notamment d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de notre pays, d’assurer la durabilité de la biodiversité et les écosystèmes marins et halieutiques, d’augmenter les revenus des acteurs du secteur en particulier ceux de la pêche artisanale ainsi que des recettes de l’État et de lutter efficacement contre la pauvreté. Pour y arriver, il s’appuie sur les orientations stratégiques qui sont: la promotion de la bonne gouvernance, l’amélioration de la sécurité alimentaire et le renforcement de la résilience des écosystèmes. Je voudrais lancer un appel aux partenaires au développement, investisseurs, secteurs privés national, société civile…, de rester mobiliser pour assurer un succès franc à cette table ronde à travers nos contributions substantielles en vue du financement du plan stratégique halieutique 2023-2027 », a dit Rose Pola Pricémou.
L’organisation de cette table ronde coïncide avec la célébration par la Guinée, de l’année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanale. A cette occasion, et conformément à la vision des Nations-Unies et de la FAO, le premier ministre à au nom du colonel Mamadi Doumbouya, adresser sa reconnaissance et toute sa gratitude aux acteurs de la pêche et de la pisciculture artisanale pour leurs rôles de premier ordre dans l’approvisionnement des populations en protéine d’origine animale, la création d’emploi et l’utilisation durable des ressources naturelles.
«Vous vous souviendrez qu’au mois de juillet dernier, je présidais l’atelier de validation de ce plan stratégique halieutique qui couvre les cinq prochaines années et dont le financement fait l’objet de la présente rencontre. Aujourd’hui donc, je suis heureux de constater qu’en si peu de temps, madame la ministre de la pêche et de l’économie maritime, et l’ensemble de ses collaborateurs, ont pu organiser cette importante table ronde. Les retombées de cet évènement contribueront à améliorer la gouvernance du secteur de la pêche, à garantir la sécuritaire alimentaire et nutritionnelle des braves populations guinéennes et à renforcer la résilience des écosystèmes marins et continentaux qui participent à la durabilité des ressources halieutiques. Une autre retombée qui bénéficiera en premier lieu aux entrepreneures de la filière, sera la mise en place des chaines de valeurs complètes et dynamiques, qui iront au-delà de la simple production et comprendront la transformation et la commercialisation des produits issus de la pêche et de l’aquaculture », a déclaré Dr Bernard Goumou.
Pour assurer la réussite de la table ronde, a-t-il ajouté, «il est impératif à conserver le caractère inclusif institué par le département de la pêche. La participation des représentants des corporations et des acteurs du développement du secteur de la pêche et de l’aquaculture, est appréciable et permettra d’enrichir les travaux, au cours desquels, nous espérons que tous les aspects liés au financement des différents segments de la stratégie seront abordés. Les objectifs pressent assignés à madame la ministre de la pêche, c’est d’offrir au peuple de Guinée, des produits halieutiques aquacoles de bonnes qualités à des prix abordables, surtout veiller que les marchés soient convenablement approvisionnés. Aussi, pour une question de transparence, la vente de ces produits halieutiques doit être soutenue par les instruments de mesure telle que le kilogramme.»
La Confédération nationale des pêcheurs de Guinée (CONAPEG), a participé activement, selon le président de cette structure, à l’élaboration du document portant le plan stratégique mentionné ci-dessus.
«Je voudrais donc vous confirmer que ce document reflète exactement aux aspirations des professionnels de la pêche que nous sommes. En effet, les constats établis font état notamment de l’insuffisance des infrastructures de soutien à la production et à la valorisation des ressources et des difficultés rencontrées par les opérateurs du secteur à accéder aux crédits et aux financements appropriés par les banques primaires et les institutions de microfinance. C’est pourquoi, tenant compte des actions stratégiques, proposées par le gouvernement, nous sollicitons votre accompagnement auprès du gouvernement pour la mise en œuvre de ce plan stratégique halieutique à travers des mécanismes de financement approprié. Nous espérons qu’à l’issue de cette table ronde, plus d’opportunités s’offriraient à nous les acteurs et au gouvernement afin que le secteur continue davantage à contribuer à l’économie de la République de Guinée », a laissé entendre Sory Doumbouya, président de cette structure faitière de toutes les organisations socioprofessionnelles du secteur de la pêche.
Le secteur de la pêche en Guinée, est considéré comme porteur de croissance, faisant partie des principaux piliers de l’économie nationale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Le pays enregistre par exemple :
-300 000 tonnes de productions par an ;
-Créant 65 000 emplois directs ;
-250 000 emplois indirects ;
-Trésor public de 10 millions de dollars (2022) ;
-4% du PIB
-25 kg/hab/an
Il faut noter que le coût global de la stratégie sur cinq ans est de 260 000 000 de dollars.
Après la table ronde, le premier ministre, accompagné de plusieurs ministres et les partenaires, a visité les expositions faites sur la plage de l’hôtel Camayenne.